En 2014, le président de l’organisation non gouvernementale Croissance Saine Environnement Nicaise Moulombi avait lancé une invite à la classe politique gabonaise pour la tenue d’un consensus national. Force est de reconnaître que neuf ans plus tard, il avait eu raison d’initier cette grand-messe qui s’est finalement ouverte le lundi 13 février dernier dans les locaux de la présidence de la République. Malheureusement, la société civile n’y prend pas part.
A l’époque, Nicaise Moulombi était persuadé qu’un accord global est possible sans aucune opposition formelle, avant de solliciter la volonté de tous les partis politiques, de la société civile avec l’appui du corps diplomatique accrédité au Gabon pouvant permettre aux gouvernants de prendre une décision et d’agir ensemble pour des élections apaisées au sortir du scrutin. Il fallait absolument que les Gabonais se retrouvent autour d’une table et se parlent tout en faisant des propositions pour un mieux vivre ensemble.
Pour Nicaise Moulombi « le sens du dialogue imprégné par nos cultures bantoues exige que lorsqu’il y a une crise dans le village, le chef réunit les différents acteurs de la communauté pour trouver ensemble une voie de sortie dans l’optique de préserver l’harmonie et la paix dans le village ». Comme un sage, il sait que la crise politique et sociale a fait surface lors de l’élection présidentielle de 2009, puis à celle de 2016.
Tenir ses assises sans les forces vives de la nation, c’est comme soigner une blessure sans la nettoyer en profondeur. En effet, la société civile va nécessairement demander sa concertation politique, tout comme les confessions religieuses et autres.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est fort à craindre qu’au sortir de l’élection présidentielle de 2023, elle ne soit certainement pas apaisée parce que le problème n’a pas été réglé avec tous les enfants du Gabon.