Alors que les inégalités continuent d’augmenter au Gabon et sont à leur plus haut niveau depuis quelques années, le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF) classe le Gabon au premier rang des pays africains les plus riches (hors très petits pays) avec un Produit intérieur brut (PIB) par habitant de 5,4 millions de francs CFA.
A-t-on réellement pris en compte la statistique gabonaise qui est incapable de mesurer l’évolution réelle de la pauvreté, bloquée technocratiquement et idéologiquement dans une mesure relative d’indices de dispersion des revenus. Le revenu disponible moyen des plus riches du pays est environ neuf fois plus élevé que celui des plus pauvres. Pourquoi est-ce important ? Beaucoup craignent que cet écart grandissant n’affecte les individus, et même l’économie. Ainsi, le taux de pauvreté gabonais basé sur le niveau de vie du ménage n’a pas le sens qu’on lui prête naïvement et souffre de plusieurs défauts méthodologiques graves. Par exemple, le ménage propriétaire de son logement n’est pas distingué du ménage locataire alors que leurs situations économiques sont très différentes.
Par ailleurs, nombre de prestations sociales ponctuelles ne sont pas prises en compte dans le calcul de l’indicateur par le CERMF. Même que les ménages non-ordinaires (les jeunes, les chômeurs, les étudiants, les retraités…) ne sont juste pas pris en compte par le calcul officiel du taux de pauvreté. En combinant tous ces défauts objectifs, on est obligé de conclure que même l’observation d’une évolution sur longue période du taux de pauvreté est médiocrement convaincante.
Aussi, il ne peut y avoir de développement soutenu et solide si l’on ne considère pas le capital humain comme la composante principale de la richesse du pays.