Journée Internationale de l’écrivain africain : vers plus d’engagement.

Depuis 1992, à l’initiative de l’Association Panafricaine des Ecrivains (PAWA – Panafrican Writers Association), la journée du 7 novembre est consacrée à l’écrivain africain.

L’œuvre littéraire, et le geste même de l’écriture, sont les produits du combat de l’écrivain contre un extérieur (ou un intérieur) qui l’agresse. L’écrivain africain est donc confronté à une collusion avec une histoire profondément perturbatrice des consciences comme des inconscients. Car, le pouvoir des mots va au-delà de la simple lecture. Ils peuvent influencer la vie et la pensée des gens, favoriser le débat et l’esprit critique.

En effet, on n’échappe pas à son histoire. La seule solution, c’est de l’assumer. La fuite dans une mondialisation n’est qu’un leurre. Les écrivains africains doivent regarder leur histoire en face afin de voir plus clair dans leur identité, leur rôle et leur mission. Il n’est pas question cependant de porter un jugement moral sur des choix et attitudes culturels et politiques, qui relèvent du seul libre arbitre. D’une certaine manière, les écrivains sont perçus comme détenteurs d’une vérité historique et politique. Ils constatent les faits, dénoncent les inégalités et les injustices. On ne compte plus les ouvrages qui aident à prendre conscience, à éviter de reproduire les erreurs du passé.

C’est aussi à l’écrivain que revient le rôle de passeur de mémoire. Que ce soit en mode biographie ou autobiographie, romancée ou pas, pour des particuliers ou des personnalités. Des récits de vie retranscrits pour les faire durer, des témoignages. Enfin, ne l’oublions-pas, l’écrivain offre à ses lecteurs du divertissement, du plaisir, du rêve, du savoir et tellement d’autres choses. Les lecteurs sont de plus en plus présents via l’Internet. C’est pourquoi il appartient aux écrivains africains d’aller à leur rencontre par le réseau, mais aussi physiquement. À ce titre, les festivals, les salons, les clubs de lecture sont une grande chance.

Il revient donc aux Etats africains non seulement de mettre sur pied des mesures d’accompagnement, mais aussi une mise en responsabilité individuelle et collective des écrivains. Car, ils ont aussi un rôle à jouer à travers notamment des lieux de médiation.

Obone Flore

Journaliste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *