C’est désormais officiel, Alassane Ouattara est, pour la troisième fois, en lice pour un mandat présidentiel en Côte d’Ivoire. Le Président ivoirien a annoncé lui-même sa candidature à sa propre succession, dans une allocution diffusée le 6 août au soir sur la télévision ivoirienne. Agé de 78 ans, Alassane Ouattara justifie sa candidature comme un cas de force majeure, que l’opposition, de son côté, juge anticonstitutionnelle.
A ce que nous appelons aujourd’hui l’Etat de droit, à qui il faudrait ajouter les normes non écrites, mais non moins fondamentales de la civilité et du débat démocratiques : respect de l’opposition politique, de la vérité et de la rationalité, est la cible du régime autoritaire en Cote-d’Ivoire. Les institutions sont méprisées, les corps intermédiaires abhorrés, même que la désinformation et la violence politique sont désormais monnaie courante.
La question cruciale posée aujourd’hui est de savoir si les errements désastreux consécutifs à la candidature d’Alassane Ouattara constituent une parenthèse dans l’histoire politique contemporaine des Ivoiriens, ou s’ils annoncent au contraire une éclipse durable de la gouvernance démocratique et un retour aux heures sombres de l’autoritarisme et de la conflictualité qui viendraient précipiter le déclin de la Cote-d’Ivoire. L’heure est à la résistance et à la contre-offensive.