A qui profite la psychose au Gabon ?

A Libreville comme dans certaines villes du pays, les habitants sont confrontés à la psychose liée aux présumés enlèvements d’enfants à des fins de crimes rituels et fétichistes. Avec cette tourmente, le Gabon vient de vivre quelques tristes pages de son histoire.

A l’heure du bilan, avec un peu de recul et de lucidité, nombreux sont désormais ceux qui s’interrogent sur les mobiles  de cette tragédie. En effet, durant près d’une semaine, plusieurs localités du pays ont été le théâtre de plusieurs actes de vindicte populaire, entraînant quelques pertes en vie humaine et de nombreux dégâts matériels. 

Tel un bateau ivre, les attributs de coquette et de paisible image qu’a toujours véhiculé le pays, se sont notamment dissipés en un claquement de doigts. Tout étant parti de l’enlèvement d’une fillette dans la province septentrionale du pays, comme une traînée de poudre, la psychose s‘est emparée de tout le pays.

Malgré une réaction quelle que peu tardive, le gouvernement a repris le contrôle des opérations, redonnant ainsi force à la loi. A Libreville, l’on est encore à s’interroger sur les réelles motivations de ces événements. Les résultats des premières enquêtes n’excluent d’ailleurs pas un certain nombre des pistes, telles que celle de la manipulation et d’instrumentalisation à des desseins bien avoués. Cela, au regard des instruments et autres dispositifs compromettant dont disposent déjà les forces de l’ordre

Tout en condamnant avec la plus grande énergie ces actes qualifiés de manipulatoires, le gouvernement part la voix du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha a annoncé, le déploiement conséquent des forces de sécurité et de défense sur toute l’étendue du territoire national, avec une plus grande concentration aux abords des établissements scolaires.

Ce dispositif prévoit la fouille systématique des véhicules dans le respect des droits humains et des conventions internationales. Il rappelle par ailleurs les sanctions encourues par les auteurs de propagation des fausses nouvelles via les réseaux sociaux ou tout autre moyen, qui troublent l’ordre public.

Lambert-Noël Matha, indique par ailleurs que les auteurs et complices s’exposent à des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans, conformément aux dispositions du Code Pénal. Enfin, le gouvernement appelle les uns et les autres au devoir de vigilance et de responsabilité.

 

Obone Flore

Journaliste

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