y a des citoyens que même l’oubli ne saurait oublier tant leurs oeuvres continuent de parler. Nombre de gabonais l’appelaient monsieur OPT, parce que sa vie courante était très étroitement liée à celle de l’Office des Postes Télécommunications du Gabon(OPT).
Lorsqu’il accède au poste de Directeur Général de l’OPT en 1976, le réseau national des Télécommunications est à un niveau très bas par rapport aux standards internationaux du moment.
Il comprend très vite que pour amorcer un développement soutenu il faut disposer des agents techniques et commerciaux bien formés.
Alors il fait créer dès
1977 l’Ecole Nationale des postes et Télécommunications basée à Gros-Bouquet à Libreville.
C’ est de là que s’opérera l’essentiel de la magie transformationnelle de monsieur SOUAH Thomas.
En effet, il va y faire installer des prototypes d’équipements techniques permettant aux stagiaires de travailler comme en temps réel, c’est à dire sur des maquettes totalement identiques aux équipements déjà installés dans les centres opérationnels( centres de réseaux, centres de transmission, centres de commutation), communément appelés centraux téléphoniques.
Cette approche permettait aux agents formés d’être rapidement opérationnels.
A cette époque il n’y avait ni fax, ni télécopie, ni télex ni liaisons télé-informatiques, et les centraux n’étaient pas électroniques mais électro-mécaniques, si bien que les communications étaient de qualité moyenne.
Des efforts vont donc être faits pour acquérir des équipements modernes dès 1980, avec notamment la construction de l’immeuble CENACOM au centre-ville de Libreville.
Par la suite, et grâce à l’appui et à la forte implication de son excellence Zacharie MYBOTO, Ministre de tutelle, il va lancer à partir de 1984 l’ambitieux programme de couverture globale du territoire en télécommunications, radio-diffusion et Télévision, qui a vu l’implantation au Gabon d’un réseau domestique des télécommunications par satellite dénommé EQUASAT, renforçant la fluidité les communications à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
En 1987 le Gabon faisait partie du peloton de tête des pays d’Afrique subsaharienne disposant de meilleurs réseaux de Télécommunications.
Les performances ainsi obtenues ont poussé monsieur SOUAH à envisager des meilleures conditions de vie et de travail pour le personnel.
L’immeuble DELTA POSTAL, siège administratif et social, va voir le jour fin 1987, mais aussi un nouveau centre de tri Postal aux bas-de-gué-gué.
Dans toutes les Provinces de nouveaux bâtiments ont été construits soit pour les Télécom soit pour la poste, la Caisse d’Epargne ou les chèques postaux devenus Postebank plus tard.
Sur le plan social, des bus de transport du personnel ont été mis en circulation, la grille salariale revue en hausse. Un restaurant a été mis à la disposition du personnel du siège avec bien d’autres avantages comme le droit aux prêts auprès des services financiers.
Plus tard, monsieur SOUAH a introduit au Gabon la radio-téléphonie puis la téléphonie mobile avec la création de la société LIBERTIS. De même le Gabon a été connecté à la fibre optique.
Tout ce qui se fait donc actuellement dans les postes et Télécom doit son envol à un homme visionnaire qui, méthodiquement, en avait posé les fondements, et qui, plusieurs fois d’ailleurs, a refusé d’être nommé Ministre.
Pour ceux qui ne le savaient pas, monsieur Thomas SOUAH fut donc le grand artisan de la modernisation des postes et Télécommunications dans notre pays à partir de 1976.
Nommé Ambassadeur en Afrique du Sud en 1990, il fut rappelé au pays et nommé à nouveau Directeur Général de l’OPT après 7 ans de diplomatie, en 1997.
C’est dire toute la gratitude du Président OMAR BONGO à son endroit pour son oeuvre grandiose.
En effet, il avait mis son coeur et son âme, ainsi que son intelligence, sa créativité et toute son énergie au service du développement de la Poste et des Télécommunications au Gabon. Et tous les agents en étaient très fiers.
Oui, avec Monsieur SOUAH comme DG nous étions toutes et tous des agents très heureux et fiers de notre corporation.
C’était donc à juste titre qu’on pouvait l’appeler monsieur OPT.
Puissent les jeunes générations s’en souvenir, surtout à cette heure des bilans où certaines personnes injustement bannies devraient être réhabilitées dans leur dignité.
Moi, c’est monsieur
Benjamin YOCKOT
Directeur des Postes à la retraite,
Ancien Directeur de l’Ecole Nationale des Postes et Télécommunications,
Ancien Inspecteur des Services au Ministère de l’Economie Numérique.