Validation des directives sous régionales pour le suivi de la contribution des forêts aux Objectifs de Développement Durable.

Dans le cadre de ses initiatives visant à promouvoir une gouvernance responsable et efficace des ressources forestières en Afrique centrale, la FAO a apporté son appui technique et financier entre 2017 et 2019 à la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) pour la mise en œuvre du projet intitulé « Appui à l’élaboration des directives de la COMIFAC pour le suivi des ODD relatifs aux forêts ».

Ces directives visent à mettre à la disposition des pays de la sous-région un ensemble d’orientations leur permettant de suivre la contribution des forêts à la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable grâce à un jeu d’indicateurs sélectionnés selon la pertinence de l’apport ou des effets des forêts sur l’atteinte des cibles correspondantes ainsi qu’un répertoire de « mesures thématiques » associées à chaque indicateur.

Dans le but d’examiner et valider ces directives, le Bureau Sous-régional de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) ont organisé du 26 au 27 novembre 2019, un atelier sous-régional de validation des Directives de la COMIFAC pour le suivi de la contribution des forêts aux ODD relatifs dans les pays d’Afrique centrale.

Cette rencontre a vu la présence d’une cinquantaine de participants venus des dix pays membres de la COMIFAC à savoir : le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, Sao Tome et Principe et le Tchad, représentant les administrations en charge des forêts et de l’environnement, les institutions de statistiques nationales, les institutions de recherche, les organisations de la société civile ainsi que représentants des organisations régionales et internationales (FAO, AFRISTAT, GIZ) et les personnes ressources.

Les travaux de cet atelier ont été ouverts par Nina ABOUNA, Ministre Délégué auprès du Ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer et de l’Environnement, chargé du Plan climat et du Plan d’Affectation des Terres du Gabon. Le discours d’ouverture a été précédé par les remarques liminaires de Hélder MUTEIA, Coordonnateur Sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon et à Sao Tomé et Principe, et de Raymond NDOMBA NGOYE, Secrétaire Exécutif de la COMIFAC.

Dans son discours d’ouverture, Nina ABOUNA, Ministre Délégué auprès du Ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer et de l’Environnement, chargé du Plan climat et du Plan d’Affectation des Terres du Gabon, a souligné l’importance de cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la prise de conscience croissante autour des questions relatives au développement durable et à la gouvernance responsable des ressources naturelles, en général. « Le Gouvernement de la République gabonaise, par ma voix, se réjouit de la tenue de cet atelier sur le sol gabonais. En effet, comme vous le savez, la politique prônée par le Président de la République, Ali BONGO ONDIMBA, et mise en œuvre par Julien NKOGHE BEKALE, Premier Ministre,  fait du secteur de la forêt l’un des piliers majeurs du développement économique et social du Gabon. C’est dans ce cadre qu’en 2010, le Président de la République, Chef de l’Etat, avait pris la décision historique d’interdire l’exportation de grumes. Tout récemment, il a pris une autre décision importante pour le secteur forestier et le développement durable, à savoir, la généralisation de la certification forestière FSC d’ici à 2022 pour toutes les concessions forestières. Toutes ces décisions ont pour seul but, le développement durable du secteur forestier » a-t-elle déclaré.

Hélder Muteia, Coordonnateur Sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon et à Sao Tomé et Principe, dans son allocution, a rappelé aux participants à travers quelques données à quel point les forêts de la sous-région sont importantes dans la mise en œuvre des ODD. « Avec plus de 240 millions d’hectares, l’Afrique centrale abrite la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. Souvent qualifiée de second « poumon vert » de la planète, elle joue un rôle majeur dans le maintien de l’équilibre global du carbone à travers son énorme potentiel de séquestration et de stockage ». En effet, « en plus des services qu’elles rendent, ces forêts assurent des fonctions sociales et culturelles essentielles aux populations locales et autochtones, et contribuent à satisfaire les besoins alimentaires de 60 millions de personnes environ qui vivent dans et à proximité des espaces forestiers. La viande de chasse, par exemple, représente près de 80% de l’apport en protéines des populations dans certaines localités; environ 6 millions de tonnes de venaisons sont extraites chaque année ».

Prenant ensuite la parole, Raymond NDOMBA NGOYE, Secrétaire Exécutif de la COMIFAC a mis en exergue le rôle de l’institution qu’il représente dans ce processus sous-régional de renforcement des capacités de ses pays membres. « Il convient en effet de rappeler que les pays membres de la COMIFAC ont tous adhéré aux ODD. Ils se sont engagés, tout comme les autres pays du monde, à suivre les progrès réalisés vers l’atteinte de ceux-ci. En raison de la complexité liée au rapportage sur les progrès réalisés vers l’atteinte de ces ODD, les pays de la sous-région ont besoin d’un minimum d’orientations pour définir les actions à prendre dans le cadre de la contribution des forêts aux ODD, dans l’établissement et du fonctionnement de leur propre système de suivi des progrès. Pour relever ce défi, la COMIFAC s’est engagée à faciliter le processus sous-régional de renforcement des capacités de ses pays membres dans l’élaboration des indicateurs et sous-indicateurs des ODD relatifs aux forêts. Ce projet a été conçu pour soutenir l’institution à poser les bases de ce processus sous-régional de renforcement des capacités, à travers notamment l’élaboration des directives de la COMIFAC pour le suivi des ODD relatifs aux forêts ».

Trois sessions ont ponctué les travaux, notamment la présentation des Directives pour le suivi de la contribution des forêts aux ODD, l’examen des directives et la restitution des résultats des travaux de groupes et, enfin la validation des directives.

Pendant la première session, les participants se sont familiarisés avec la démarche méthodologique privilégiée dans le processus d’élaboration du projet de Directives pour le suivi de la contribution des forêts aux ODD dans les pays de l’espace COMIFAC et le contenu de ces Directives. Deux présentations faites respectivement par Valérie TCHUANTE, Expert en Suivi Evaluation à la COMIFAC et Jean Claude NGUINGUIRI, Fonctionnaire forestier à la FAO, ont permis d’introduire ces deux points.

Les participants ont également été édifiés sur les différentes initiatives en cours de collecte, d’analyse et de rapportage de données sur lesquelles on devrait s’appuyer dans l’opérationnalisation des présentes Directives de la COMIFAC.

Au terme de ces deux jours travaux, des résolutions et recommandations ont été formulées à l’endroit de la COMIFAC, de ses pays membre, et de la FAO et d’autres partenaires techniques et financiers.

S’agissant de la résolution, les participants ont validé le projet de Directives pour le suivi de la contribution des forêts aux ODD dans les pays de l’espace COMIFAC sous réserve des amendements à apporter aux dites Directives.

Les participants ont formulé les recommandations suivantes : A la COMIFAC :   de soumettre le projet de directives à l’adoption par le Conseil des Ministres de la COMIFAC ; de faciliter la collaboration entre les systèmes statistiques nationales et l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC) en vue de répondre aux besoins en matière de suivi de la contribution des forêts aux ODD relatifs; de mobiliser les parties prenantes pour l’opérationnalisation desdites Directives ;

A ses pays membres : de renforcer les appuis aux Coordinations Nationales de la COMIFAC dans le processus de collecte des données forestières.

A la FAO et aux autres partenaires techniques et financiers : d’accompagner la COMIFAC dans l’opérationnalisation des Directives.

 

Obone Flore

Journaliste

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