Le ministère de la Fonction Publique n’a absolument rien changé à ses procédures, et ce, malgré la présence de la pandémie du Covid-19. Il a en effet ignoré plusieurs mises en garde de Pierre Mintsa, président du mouvement social des travailleurs gabonais vaillants (MSTGV), qui a lancé dans un poste audio un ultime avertissement avant un éventuel embrasement social. La preuve :
« Je viens d’écouter les propos du Directeur Général de la Fonction Publique en rapport avec la deuxième phase du recensement biométrique des agents publics. Je suis tenté de dire que le ministère de la Fonction Publique ne sait pas exactement ce qu’on entend par urgence. En cette période de lutte contre le Coronavirus, la deuxième phase du recensement des agents publics n’est pas une urgence.
A titre de rappel, on entend par urgence l’arrimage des pensions retraites civiles et militaires. On entend par urgence, l’octroi des postes budgétaires et matricules soldes à tous les sortants écoles, et à tous ceux-là qui sont passés par recrutement direct dont les dossiers sont en instance de recrutement. On entend par urgence, le paiement des rappels solde. On entend par urgence, le paiement des services rendus. On entend par urgence, la régularisation de toutes les autres situations administratives. On entend par urgence, l’annulation de la mesure relative au gel des concours administratifs. Voilà, ce qui constitue aujourd’hui les urgences.
L’organisation de la deuxième phase du recensement n’est en rien une urgence et une priorité actuellement face à la lutte contre le Coronavirus. Toutefois, nous tenons à rappeler au ministre de la Fonction Publique que si nous constatons qu’elle s’obstine à organiser cette deuxième phase ça veut dire qu’elle nous montre un exemple à suivre en rapport avec le non-respect des gestes barrières parce qu’organiser cette deuxième phase du recensement en ce moment ça voudrait dire que le ministre de la Fonction Publique n’a pas respecté les gestes barrières et par conséquent, nous aussi, les travailleurs lésés, les retraités maltraités, tous ceux qui sont en attente de postes budgétaires et bien d’autres, nous allons être obligés de prendre nos responsabilités. »
S’il est trop tôt pour prévoir ce qu’on retiendra il y a néanmoins une certitude : chaque crise provoque une reconcentration du pouvoir. Gageons que cette grande crise sanitaire fera émerger un nouveau rythme, de nouvelles valeurs et une nouvelle conscience de la part du ministère de la Fonction Publique. Bien qu’il entretienne un régime d’urgences factices, qui sont assez nocives pour le développement des organisations elles-mêmes et pour l’épanouissement des Gabonais, 90 % des urgences n’en sont pas vraiment.