Une meilleure appropriation de l’agriculture par les jeunes.

La 11ème réunion de l’équipe multidisciplinaire du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique Centrale fait suite à la 30ème  Conférence Régionale pour l’Afrique de la FAO tenue à Khartoum du 19 au 23 février 2018 et dont le thème était le « Développement durable de l’agriculture et des systèmes alimentaires en Afrique: amélioration des moyens de production et création d’emplois décents et attrayants pour les jeunes ».

Cette réunion intervient dans un contexte économique sous régional difficile particulièrement aggravé dans certains pays (RDC, RCA, Cameroun et Tchad) par des crises sociopolitiques avec des conséquences directes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle qui se superposent aux difficultés déjà créés par le changement climatique et les ravageurs et maladies transfrontaliers. Cependant trois atouts majeurs rendent l’exercice particulièrement important en cette période : La plupart des gouvernements de la sous-région ont pris conscience du potentiel de création d’emploi pour les jeunes et les femmes dans l’agriculture et orientent leurs politiques publiques pour permettre une contribution accrue de l’agriculture dans la relance économique. Elle fait en outre suite à la conférence régionale sur « la Jeunesse en Agriculture : une solide solution pour mettre fin à la faim et la pauvreté par l’engagement dans les technologies de l’information et de la communication (TICs) et l’entreprenariat » de Kigali, Rwanda, le 20 et 21 août 2018.

C’est le début des cycles d’une nouvelle génération de Cadre de Programmation Pays (CPP) dans les différents pays de la sous-région offrant l’opportunité de mieux accompagner les gouvernements,

Le nombre de pays et des populations de la sous-région ayant besoin des interventions d’urgence de la FAO est en croissance constante et la diversité des fléaux actuels appelle à une redynamisation de modalités d’intervention.

Malgré la remontée sensible des prix du baril du pétrole, principale source de revenus des pays de la sous-région, les économies peinent encore à se relever de la crise. Par ailleurs, les Accords de Paris ont introduit une dynamique irréversible dans le secteur de l’énergie et des mines, ce qui permet d’anticiper que ces ressources vont progressivement perdre leurs statuts de ressources uniques, à moyen ou long terme dans les économies nationales. En revanche, l’agriculture, pratiquée autrement qu’elle se fait actuellement est promise à un rôle nettement plus important et impactera la capacité des pays à satisfaire leurs obligations dans l’atteinte des objectifs de développement durable. C’est sans doute ce qui oblige la plupart des pays à lancer des programmes de diversification de leurs économies en la fondant toutes et sans exception sur l’agriculture.

L’accroissement de l’investissement en agriculture prôné dans la déclaration de Malabo a récemment fait le bilan des efforts consentis par les pays africains. Si le constat général sur le continent est peu élogieux, la situation des pays d’Afrique centrale est particulièrement inquiétante. C’est pour cette raison que la réunion du NEPAD de Libreville en mai 2018 a recommandé une révision urgente des programmes nationaux et régionaux d’investissement agricole et nutritionnels (PNIAN et PRIASAN) et ce fait offre de nouvelles opportunités à la FAO et différents partenaires pour revoir leurs approches du développement de l’agriculture.

C’est pourquoi, cette réunion du MDT doit explorer les opportunités de mobilisation des ressources qui permettent d’orienter la jeunesse et les femmes vers des pratiques plus inclusives, plus durables plus productives et plus nourrissantes de l’agriculture.

Parmi les aspects discutés lors du 10ème  MDT en 2017, la question de l’emploi des jeunes et de la valorisation de des femmes dans les chaines de valeurs agricoles reste entière tant dans son potentiel que dans les points d’entrée pragmatiques qui permettent d’opérer des changements qualitatifs, notamment sur la considération des services aux producteurs (fourniture d’intrants, collecte, conservation et commercialisation des récoltes, développement d’applications adaptées à la gestion des exploitations agricoles, transformation des produits agricoles etc..). C’est pour cette raison que le thème de la réunion cette année a été pensé pour permettre des réflexions approfondies sur « La Jeunesse, le Genre et l’Agriculture ».

 

Dans le contexte actuel, la réunion de l’équipe multidisciplinaire, en plus de l’objectif général de fournir le cadre d’échanges approprié entre les Bureaux pays et le Bureau sous régional, se donne comme objectifs spécifiques : Harmoniser les stratégies et les approches des pays et de la sous-région pour rendre plus effective les recommandations relatives à l’emploi décent des jeunes dans les chaines de valeurs agricoles, issues de la conférence régionale Afrique ; Echanger sur l’état des lieux, les perspectives de meilleure intégration des questions de genre dans les programmes pays en particulier les enjeux liés aux rôles des femmes dans les chaines dans les chaines de valeurs agricoles et la sécurité alimentaire et nutritionnelle; Partager les expériences sur les implications de la réforme de la FAO en terme de capacités des bureaux pays et du bureau sous régional à répondre aux enjeux des CPP. Améliorer le partage des ressources humaines et des opportunités entre les différents bureaux de la FAO dans la sous-région en cette phase des réformes en cours à la FAO. Améliorer la coordination et la réponse aux urgences sur les sujets relevant des compétences de la FAO. Améliorer la communication et la visibilité de la FAO ;  Améliorer la mobilisation des ressources aux plans national et sous régional.

Au terme de cette rencontre, plusieurs résultats sont attendus, notamment l’élaboration d’une feuille de route sous régionale pour assurer la prise en compte de l’’emploi des jeunes dans les chaines de valeurs agricoles dans les Programme de Terrain des pays SFC ; l’adoption d’une approche de meilleure valorisation du rôle des femmes dans les chaines de valeurs agricoles et la sécurité alimentaire et nutritionnelle; l’adoption d’un mécanisme d’amélioration de la coordination et de la réponse aux urgences sur les sujets relevant des compétences de la FAO et d’une stratégie d’amélioration de la mobilisation des ressources externes.

Cette réunion  regroupera les Représentants de la FAO de la sous-région et leurs chargés de Programme, les coordonnateurs de certains projets sous régionaux, les chargés de communication dans la sous-région, des fonctionnaires techniques du Bureau Régional pour l’Afrique et du Siège, et les représentants de partenaires clés (BIT, UNIFEM), notamment des Commissions Economiques Régionales (CEEAC et CEMAC) et de leurs institutions spécialisées des représentants de la CEEAC, et des représentants des organisations de jeunesse résidents au Gabon.

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