Les Gabonais n’ont plus besoin d’être convaincus de la nécessité de mettre fin à la gouvernance lamentable et médiocre des Bongo Valentin. En 2009, l’encours de la dette de notre pays était d’un peu plus de 1000 milliards de FCFA. Entre 2009 et 2021, sous Ali Bongo Ondimba, la dette culmine à plus de 6000 milliards de FCFA. Notre pays a donc un problème de gouvernance en sus du non-respect de l’Etat de droit. Une gouvernance que les Gabonais sanctionnent à chaque élection présidentielle. Nous exigeons que cette sanction soit respectée.
Qu’on se comprenne bien par ailleurs. La dette n’est pas toujours une mauvaise chose. Rose Christiane Ossouka Raponda avait maladroitement tenté de l’expliquer mais sans le talent oratoire qui va avec. Et comme nous ne sommes pas ses amis, on avait choisi de s’en moquer via son célèbre concept de « réémetteur de cause ».
Disons que la dette peut se justifier lorsque les investissements publics en contrepartie sont effectifs. Par exemple, la dette publique de la France en 2019 représentait 98% du PIB. C’est bien plus conséquent que le cas du Gabon. Mais cette dette publique française se matérialise non seulement par l’industrialisation de l’appareil économique et la construction de réseaux de transport favorables au développement (autoroutes, routes, chemins de fer, lignes de métro, transport aérien), mais aussi par un système de sécurité sociale et de solidarité en soutien aux Français des classes moyennes (l’équivalent de celles et ceux qu’on tente de qualifier ici de « Gabonais économiquement faibles »).
Les générations futures de Français héritent donc d’une dette publique sous forme d’investissements. Il est plus compréhensible pour eux d’en supporter le remboursement sur des décennies. C’est en cela que la dette peut paraître moins alarmante puisque levier de développement et de croissance économique.
Au Gabon, avec une dette à plus de 70% du PIB sous les Bongo Valentin, nous héritons de quoi concrètement ? Le réseau routier, les écoles, les universités, les hôpitaux et la diversification économique sont en deçà des attentes… pour rester poli. Tellement que le papa-là et sa famille se font soigner à l’étranger (ils y vivent de coeur, le Gabon est simplement la vache nourricière). Ils construisent pour leurs enfants des écoles privées à Libreville (Ruban Vert et autres) pour ne pas se mélanger à nos « écoles publiques de merde »!
En ce mois de mai 2021… La principale université (UOB) n’a pas débuté ses cours…. Y’a-t-il meilleur indicateur pour traduire le bilan négatif de ces « gens-là »?
Bien… Qu’on ne vienne donc pas nous distraire avec l’adhésion au Commonwealth. Surtout, lorsqu’on méprise son propre espace culturel. Ceux qui sont à l’initiative, parlent-ils nos langues ? Parlent-ils TÉKÉ ? Ou bien, ils préfèrent voir des brésiliennes d’ Eve au bord de mer ?
On ne peut continuellement nous conduire vers des initiatives qui vont impacter nos vies sans nous consulter. Ailleurs, ce type d’entreprise se précède de débats publics, voire d’un référendum. Pourquoi quelqu’un qui échoue depuis une décennie se croit-il toujours homme providentiel pour décider tout seul pour nous ? « Tu as d’abord fait quoi, et on a vu ? »
Le Commonwealth serait une opportunité pour multiplier nos partenariats économiques, disent-ils ?
Quel bilan fait-on d’abord de nos actuels partenariats ? Alors que le Gabon vient d’intégrer la Zone de Libre-échange continentale africaine (Zlecaf), peu de Gabonais en sont conscients, à défaut de ne rien y comprendre. Le budget du Commonwealth, estimé à un peu plus de 23 millions de dollars, pèse-t-il davantage à côté de celui de l’Union européenne avec laquelle nous entretenons déjà des relations diverses (son budget gravitant autour de 150 milliards d’euros)?
Comment peut-on engager le destin d’une Nation sans que ses habitants ne soient associés à un tel processus ? Sans explications, ni objectifs clairs, voire chiffrés ? A moins de nous considérer d’office comme des « sujets », aucune autre explication possible.
Pendant ce temps, les oppositions sont engluées dans des distractions et querelles de paternité ou de présidence de leurs partis.

