Le référendum constitutionnel organisé au Gabon ce samedi 16 novembre 2024 a révélé des résultats marqués par une participation relativement faible, ce qui soulève des interrogations quant à l’engagement civique des citoyens. Sur les 847 623 électeurs inscrits dans l’ensemble des provinces, le taux d’abstention global dépasse largement les 50 %, traduisant un faible engouement pour ce scrutin pourtant crucial.
En effet, certaines provinces comme l’Estuaire, qui compte le plus grand nombre d’inscrits avec 325 763 électeurs, n’ont enregistré que 145 074 votants, soit un taux d’abstention avoisinant les 55 %. D’autres régions, comme le Haut-Ogooué et le Moyen-Ogooué, affichent également une participation limitée avec respectivement 87 488 et 24 405 votants. Cette tendance met en évidence un désintérêt ou une méfiance de la population envers ce processus référendaire.
Ce faible taux de participation contraste fortement avec les résultats des suffrages exprimés, où les votes en faveur du « Oui » dominent largement. Dans presque toutes les provinces, les scores du « Oui » dépassent les 90 %, atteignant même 98,25 % dans le Woleu-Ntem.
Toutefois, ces chiffres impressionnants sont relativiser par le nombre réduit de participants, ce qui interroge sur la représentativité réelle du scrutin.
Le taux élevé d’abstention pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment un manque de sensibilisation, une démobilisation politique ou encore une défiance envers les institutions en charge de l’organisation des élections. Ce phénomène soulève également des préoccupations quant à la capacité des autorités à mobiliser les citoyens lors des échéances électorales futures.
Ces résultats traduisent ainsi un message ambivalent : d’une part, une approbation écrasante des modifications constitutionnelles proposées, et d’autre part, un désengagement citoyen qui pourrait fragiliser la légitimité des réformes adoptées. Ce référendum constitue un signal d’alarme pour les dirigeants, qui devront s’atteler à renforcer la participation démocratique et la confiance dans les processus électoraux.