Transition: Les premières leçons du premier Gouvernement du CTRI (Le billet sarcastique de Serge Abslow)

1. Il est palpable sur la toile que le nouveau gouvernement fait jaser. De Nkembo à Kinguelé, d’Akebé Plaine à Atong-abè et de Louis à Glass… les gabonais expriment leur désenchantement. Pour cause, les figures du nouveau gouvernement ne leur plaisent pas. Parce qu’ils estiment que c’est du déjà vu.

2. On connaît leur passe et surtout leur passif intimement lié à l’ancien pouvoir. À tort ou à raison, les gabonais expriment leur indignation face à un gouvernement qui ne reflète pas forcément leurs attentes légitimes. Et cette indignation n’est pas moins légitime. Il faut comprendre nos compatriotes.

3. Après plus de 50 ans d’un « pouvoir de réseaux », fondé sur des baronnies régionales, ils espéraient enfin une ouverture à d’autres couches de la société. Force est de constater que parmi les 1+25 membres du gouvernement formé par le CTRI, réputé plus populaire qu’élitiste, le petit peuple ne s’y reconnaît pas.

4. Si ses doutes sont légitimes, ils reposent cependant sur une méconnaissance des usages dans les régimes militaires. D’entrée, il faut reconnaître aux militaires gabonais d’être deja allés au-delà de ce que font tous leurs congénères de par le monde. Ils ont associé au gouvernement toutes les forces vives de la nation. Ils auraient pu rester entre eux.

5. En effet, on y voit des (1) pédégistes, (2) des opposants, au sens de l’ancien ordre politique, (3) des administratifs purs et bien sûr (4) des militaires. Il est évident que ceux qui ne sont pas représentés dans ce gouvernement ont choisi de ne pas compromettre leurs chances à d’autres ambitions immédiates, d’une part, et à des projets lointains, d’autre part.

6. Je pense notamment à la société civile gabonaise et à la coalition Alternance 2023. D’autres acteurs sont également absents de ce gouvernement. Sauf erreur, cela est conforme aux déclarations des leaders de ces corporations absentes. A20 n’a-t-il pas souhaité qu’Alternance 2023 demeure active jusqu’aux prochaines élections? Pour quel objectif?

7. #Geoffroy_Foumboula, leader charismatique de la société civile, n’a-t-il pas clairement décliné leur préférence pour l’Assemblée constituante? Sans m’aventurer outre mesure, je crois que l’absence de Pierre Claver Maganga Moussavou ou l’un des siens à ce gouvernement, n’est que la juste conséquence de son ambition présidentielle jamais démentie.

7. Ces personnalités et d’autres acteurs certainement oubliés ici, misent sur l’avenir en conservant toutes leurs chances de présenter un candidat à l’élection présidentielle future. A l’inverse, le CTRI s’est-il sournoisement servi du gouvernement pout écarter tous ceux qui sont susceptibles de candidater demain?

8. #Raymond_Ndong_Sima et ses ministres sont-ils conscients qu’ils ne pourront pas être candidats à la prochaine élection présidentielle? L’histoire retiendra que le CTRI, grâce à sa charte, a procédé intelligemment à l’élimination à l’élection présidentielle à venir, d’une grande partie de la classe politique gabonaise. C’est malin, c’est même brillant!

9. Sur un plan purement tactique, les militaires ont réussi sournoisement à désactiver politiquement i) Raymond Ndong Sima, ii) Marcel Abeke, iii) Hervé-Patrick Opiangah, iv) Charles Mba, v) Paul-Marie Gondjout. Ils s’aménagent ainsi un boulevard par l’effacement des candidats les plus aptes à postuler aux destinées de notre pays.

10. Il reste à ces personnalités, pour inscrire leur nom en lettres d’or dans l’histoire, de travailler et garantir à notre pays l’avènement d’institutions fortes. Quant aux gabonais, puissent-ils détourner leurs regards du gouvernement pour les porter avec une attention soutenue vers la future assemblée constituante qui représente le véritable enjeu de la transition.

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