Dans le sillage des récentes secousses politiques ayant ébranlé le Gabon, l’affaire de corruption présumée impliquant Cyriaque Mvourandjiami et Gisèle Mombo a pris une nouvelle tournure. Les deux figures importantes, autrefois au cœur du pouvoir politique et administratif, ont été soumises à une intense audition par la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI).
Tôt ce 13 février 2024, des extraits de la prison centrale de Libreville ont vu les deux protagonistes, Cyriaque Mvourandjiami, ancien Directeur de cabinet politique d’Ali Bongo, et Gisèle Mombo, ex-Directrice administrative et financière à la Mairie de Libreville, faire face aux membres de la commission. Les soupçons de corruption, d’enrichissement illicite et d’autres infractions financières ont pesé lourdement sur ces auditions.
Le président de la CNLCEI, Nestor Mbou, a souligné l’importance de ces interrogatoires dans le cadre des missions de l’institution. Cette commission a pour rôle non seulement de sensibiliser, mais aussi de mener des investigations approfondies et de procéder à des consultations. Ces auditions s’inscrivent ainsi dans le cadre de l’accomplissement de ces missions d’investigation.
Cependant, il est crucial de noter que la CNLCEI ne détient pas de pouvoir judiciaire. Son mandat se limite à mener des investigations, après quoi les dossiers sont transmis au procureur de la république conformément à la loi en vigueur. La commission ne fait pas office de juridiction pénale.
Cette affaire de corruption ne se limite pas à Cyriaque Mvourandjiami et Gisèle Mombo. Près d’une dizaine de personnalités, dont certaines figures de premier plan telles que Ian Ghislain Ngoulou, Noureddin Bongo Valentin, Oceni Ossa Abdul et d’autres, sont également impliquées. Les accusations vont des détournements massifs de fonds publics à la corruption active, en passant par le trafic de stupéfiants et l’association de malfaiteurs.
Ces événements font suite au coup de libération du 30 août 2023, surnommé le « coup de libération », qui a entraîné l’incarcération de plusieurs hauts responsables. L’affaire en cours promet d’attirer une attention soutenue alors que la justice cherche à démêler les ramifications de cette présumée corruption à grande échelle.