Situation en Biélorussie ou quand l’Europe et l’Afrique se ressemblent.

La Biélorussie, dirigée d’une main de fer par Alexandre Loukachenko depuis vingt-six ans, fait face à un mouvement de protestation inédit. Le dictateur n’avait vu venir le succès populaire rencontré par la jeune femme, qui est soutenue par des milliers de manifestants. C’était la dernière vraie dictature en place sur le continent européen. Comme quoi tout peut arriver. C’est le monde d’après.

À peine victorieux, déjà contesté. Sans grande surprise, Alexandre Loukachenko a été réélu le 9 juillet avec un score des plus ordinaires en Biélorussie : 80,08% des voix, contre environ 10% des suffrages pour Svetlana Tikhanovskaïa. Les habitants sont rapidement descendus dans la rue pour protester contre ces résultats. Ils dénoncent des résultats truqués.

Face à la colère des manifestants, la police biélorusse n’y est pas allée de mainmorte. C’est le soulèvement qu’on n’attendait plus dans ce pays de 10 millions d’habitants,

Pendant longtemps, l’opposition était peu audible en Biélorussie. Et pour cause : le président Alexandre Loukachenko l’étouffait dans l’œuf. Mais cette toute-puissance est peut-être aussi sa faiblesse. Car à force de voir le président mettre l’opposition au pas, une partie de la population est passée de la résignation à l’indignation et Alexandre Loukachenko ne l’a pas vu venir. La crise du coronavirus semble en avoir été un des déclencheurs. Voir le chef de l’État minimiser l’épidémie et parader en clamant qu’il fallait se soigner en ingurgitant de la vodka pour combattre le virus a indigné les Biélorusses.

Au treizième jour de protestation contre le président biélorusse, les débrayages dans les usines s’ajoutent aux foules de manifestants, à Minsk et à travers le pays. Une partie des ouvriers dans tout le pays l’ont lâché.

Obone Flore

Journaliste

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