Rencontre avec Rosny le Sage Souaga. Ecrivain -poète et romancier.

Vous êtes poète et romancier puisque votre roman La bavure du destin sortira le mois prochain. Quelle est, selon vous, la situation de l’écriture  au Gabon ?

Je pense qu’aujourd’hui, l’écriture est entrain de prendre un nouvel envol. Il y a encore quelques années, on disait que la littérature gabonaise  avait  du mal à décoller. Avec la nouvelle génération dont je fais partie, il y a un envol prodigieux de l’écriture avec un foisonnement et une richesse thématique qui n’ont rien à envier aux autres écrivains.

Parlez-nous de votre recueil de poème Lettre à dulcinée

C’est un long texte prolifique. Le poème, un long poème qui fait tout le recueil. J’ai voulu innover en ce sens là. Si cette forme existe, il revient aux critiques littéraires d’en parler. Il parle d’un amour à reconquérir. Il s’agit d’un amour de jeunesse entre deux personnes. De retour à la maison après une journée pleine, il la trouvera  vide, sa dulcinée étant partie vers des horizons inconnus. Il la cherchera par monts et par vaux jusqu’à la retrouver. Il va ainsi la supplier de revenir en faisant la promesse de lui garantir le bonheur. De manière globale, l’amour participe à l’équilibre d’un homme et/ou d’une femme et par extension au développement du pays. Un homme comblé et équilibré en amour sera un bon agent de développement. Sa performance au sein de l’entreprise se fera ressentir. Ce poème s’adresse à tout le monde, je suis un guide de conscience. Dans ce texte, il y a d’autres thématiques. La question centrale est celle de savoir pourquoi la dulcinée décide t-elle de partir malgré sa promesse de demeurer fidèle à son conjoint.

Avec autant de parutions, peut-on dire que Rosny vit de son art ?

Vivre du livre est une utopie au Gabon. On ne peut rentabiliser un investissement de trois millions avec un tirage très serré et à  prix qui ne permette pas de recouvrer son investissement. Il faut donc être inventif et créatif afin de faire connaître ce matériau auprès des élèves, étudiants et autres. Nous nous baladons avec nos livres en main car le réseau de distribution n’existe pas chez nous. Vivre de son art et une utopie. Je n’en suis pas encore là mais c’est mon souhait de pouvoir en vivre un jour.

Vous êtes membre de l’udeg, la tâche de promotion du livre est-elle aisée ?

Certes, je suis membre du bureau, mais je suis membre à part entière de l’udeg. Pour cette question, la présidente est mieux placée pour répondre. Mais en tant que membres du  bureau, je peux donner un avis .je me permets de dire ceci ; nous sommes une nouvelle équipe, il y a pas mal de projets qui ont été énoncés. Les animations se font à travers l’organisation de cafés littéraires, des caravanes dont la dernière en date a été celle d’OYEM dans le Woleu-Ntem où nous avons été bien accueillis dans le cadre de la journée internationale du livre. D’autres projets sont en cours et seront déclinés ultérieurement.

Le principal problème dans la gestion au quotidien du bureau est la cotisation des membres qui nous permet de mener tant bien que mal nos actions. C’est d’ailleurs tout le sens de la réunion que nous avons eue avec le ministre de la Culture, notre tutelle car l’udeg est placée sous la tutelle directe du ministère de la  culture. Informé de ces difficultés, le ministre a promis ne ménager aucun effort pour résorber ce problème à travers une subvention qui sera allouée à l’udeg pour son fonctionnement. Car il y a des charges liées au fonctionnement de la structure. Chaque mois, il faut appeler  individuellement chaque adhérent pour faire parvenir les cotisations mensuelles. Nous avons une libraire qui travaille pour nous et qui est rémunérée. Sans subvention ni budget, tout s’avère difficile.

L’un des ouvrages de Rosny le Sage Souaga. Ecrivain -poète et romancier.
Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

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