Le référendum du 16 novembre 2024 continue de faire couler beaucoup d’encre au Gabon. Lors d’une conférence de presse tenue le lundi 18 novembre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, président de la plateforme politique « Ensemble pour le Gabon », a vivement remis en cause le pourcentage attribué au plébiscite du OUI. Selon lui, les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur reflètent davantage une manipulation qu’une véritable expression démocratique.
Dans une déclaration sans équivoque, l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba a accusé le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) de s’être livré à un « tripatouillage grossier » des chiffres. Il a rappelé que ce même comité avait justifié son accession au pouvoir par les armes en dénonçant les manipulations électorales du régime précédent lors de la présidentielle de 2023. Cette incohérence, selon Bilie-By-Nze, décrédibilise le CTRI et met en lumière un double standard dans la gestion des processus électoraux.
Le taux de participation avancé par le gouvernement a également été pointé du doigt par le leader de « Ensemble pour le Gabon ». Selon les chiffres officiels, la participation aurait atteint 52 %, malgré un faible engouement constaté sur le terrain. Bilie-By-Nze s’étonne de ce qu’il qualifie de « miracle statistique », rappelant que le même ministère de l’Intérieur annonçait un taux de participation de 71 % à la fermeture des bureaux de vote. Cette incohérence, selon lui, révèle un manque de transparence et d’intégrité dans le processus électoral.
Face à cette situation, Alain-Claude Bilie-By-Nze a exhorté la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats du référendum. Pour lui, le faible taux de participation, largement sous-estimé dans les chiffres officiels, témoigne du rejet massif des Gabonais envers le texte proposé par le CTRI et la méthode utilisée pour le soumettre à référendum.
Cette contestation intervient dans un climat politique tendu, où la légitimité des institutions reste un sujet de débat. Le référendum, qui devait être une étape clé vers la restauration de la démocratie au Gabon, semble au contraire raviver les divisions et les soupçons de manipulation.