Quand la lutte contre le Covid-19 et la lutte pour la justice sociale des travailleurs font bon ménage.

La réalité aujourd’hui est que ce sont les travailleurs qui sont profondément touchés par la pandémie du Coronavirus. Les répercussions des mesures gouvernementales pour lutter contre le Covid-19 ont été très contraignantes pour les travailleurs. C’est pour ces raisons que les organisations des travailleurs doivent être impliquées dans la prise de décisions afin d’apporter des réponses stratégiques à cette crise sanitaire.

Aussi, leur rôle et leurs responsabilités doivent être affirmés dans les plans de riposte, en ce qu’elles peuvent : contribuer à la prévention et à la protection des travailleurs en leur fournissant des informations fiables ; promouvoir la solidarité ainsi que la non-discrimination et la non-stigmatisation des travailleurs et des personnes infectées par le coronavirus ; encourager les travailleurs à adopter des comportements responsables, en respectant les mesures barrières édictées par le Gouvernement ; maintenir la paix sociale au sein des entreprises et administrations.

Dans cette perspective, un dialogue social efficace à tous les niveaux est essentiel pour prendre des mesures rapides et performantes visant à protéger les travailleurs et à minimiser les effets directs et collatéraux du coronavirus.

Par ailleurs, dans le secteur public, les agents de l’Etats subissent les effets néfastes des mesures d’austérité imposés injustement par le Gouvernement depuis 2015 et qui se traduisent entre autres par : le gel des carrières (recrutement, intégration, titularisation, avancement, reclassement..) ; le gel des concours professionnels ; le gel des situations financières ; le non arrimage de la pension retraite au nouveau système de rémunération.

En revanche, dans le privé, on relève la fermeture des entreprises, l’absence de protection, les mises en congés techniques fantaisistes, les pertes d’emploi et les licenciements pour motif d’ordre économique fallacieux, surtout dans le secteur pétrolier, frappé par la chute des prix du baril, ajouté à cela, la dégradation des conditions de travail et des relations dans de nombreuses entreprises.

Ainsi, les Confédérations Syndicales Pour les Travailleurs du Gabon exigent dans le même temps la mise en place des Instances et des mécanismes d’un véritable dialogue social aux fins de prévenir et de régler les conflits de travail.

C’est donc, dans l’attente d’une mise en place rapide desdites instances, que les travailleurs du Gabon demandent dans l’immédiat : l’intégration des Représentants des Travailleurs dans le Comité de pilotage du plan de riposte contre l’épidémie à coronavirus au Gabon ; la révision des mesures unilatérales prises par le gouvernement et la CPG dans la fixation des modalités de mise en congé technique ou chômage partiel; l’accélération et la promotion des mécanismes de bonne gouvernance ; la mise en place des mécanismes de gestion transparente de la pandémie de Covid-19 ; le compte rendu de la suite donnée à la saisine du BIT sur l’examen du projet portant Code du Travail gabonais ; l’annulation des mesures d’austérité qui pénalisent les agents publics depuis 2015 ; l’effectivité des services rendus des agents de l’Etat et l’arrimage de la pension retraite sur le nouveau système de rémunération ; l’élaboration d’une liste de maladies professionnelles dans la fonction publique ; la programmation des visites et missions d’inspections régulières des lieux de travail.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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