Publication des salaires de la CNSS : Ossouka Raponda et son gouvernement sont– ils complices ?

La question mérite son pesant d’or,  au regard des politiques mises  en place par le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda, pour lutter contre la corruption. Depuis plus de 10 ans, le chef de l’Etat affirme lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite, avec la publication des salaires des agents de la Caisse nationale de sécurité sociale, c’est toute sa politique  qui est mise à nue.

En effet,  les salaires ne se conforment ni à la réglementation nationale ni aux recommandations de la  conférence internationale de prévoyance sociale (CIPRES). Cette nouvelle méthode de certaines directions générales ou institutions de fixer des salaires, en complicité avec leur tutelle,  illustre parfaitement la manière dont sont gérés  les finances publiques dans le pays et au sein desdites institutions. Toutes les dénonciations du chef de l’Etat et des membres de son gouvernement  ne sont que de la poudre aux yeux des gabonais. Sinon,  comment comprendre qu’autant d’argent puisse sortir d’une administration  sans que le ministre de tutelle ne soit informé ?

Quid du décret fixant le plafonnement des salaires  des  entreprises publiques  et des sociétés d’Etat ?  Là gît le lièvre.  Le DG de la CNSS et ses collaborateurs ont balayé d’un revers de la main toutes les recommandations du gouvernement en la matière. Les prescriptions de l’annexe du décret n° 0087/PR/MBCP du 30 mars 2021 portant modification de certaines dispositions du décret n° 295/MBCPFRE du 30 juin 2010 «fixant le plafonnement des rémunérations (…) des personnels des établissements publics, des entreprises publiques et des sociétés d’Etat» ne sont guère respectées. Aux termes de celles-ci, la rémunération du directeur général de la CNSS devrait osciller entre 2.125. 000 et 4.250.000 francs CFA. Or, elle va au-delà, culminant à 11 millions de nos francs. Un montant  exorbitant qui n’obéit nullement  à la réglementation et aux principes  de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (Cipres). Ces agissements relèvent tout simplement de la malversation financière  et mériteraient d’être puni par la loi.

Une chose est sûre, le «Programme pour l’Égalité des chances»,  n’a plus  sa place au  Gabon.   N’en déplaise aux soutiens  du pouvoir en place, le chef de l’Etat et son gouvernement ont échoué dans la politique de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.

 

Ikoundi Nguema

Journaliste

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