« Procès d’Ali Bongo : La Présidence contredit Laurence Ndong et met Ndongou face à ses responsabilités » par Étienne Francky Meba Ondo.

Dans un article publié en fin novembre dernier par RFI, le média international rapportait des propos d’Ali Bongo Ondimba qui refuserait d’aller en exil en se disant plutôt prêt à assumer ses responsabilités devant la justice.

Quelques temps avant, Laurence Ndong, la ministre de la communication et porte-parole du Gouvernement, affirmait dans les colonnes de Jeune Afrique qu’Ali Bongo Ondimba ne peut être jugé parce qu’il serait malade. On ne sait pas sur quelle loi reposaient ses affirmations puisqu’au temps où elle militait dans l’opposition, elle voyait bien que Monsieur Jean Rémy Yama était détenu en prison sous Ali Bongo et ce, malgré son état de santé sans cesse rapporté à l’opinion par ses avocats.

Voici que ce 15 janvier 2024, la Présidence de la République, dans une communication officielle sur sa page Facebook, se fait le porte-parole d’un Ali Bongo pourtant déchu recevant le Secrétaire Général de l’Union interparlementaire. A cette occasion, la Présidence de la République nous annonce plutôt qu’Ali Bongo se porte bien. Contredisant ainsi les dernières déclarations du porte-parole du Gouvernement.

Mieux, ces déclarations de dame Laurence Ndong remettaient en cause le professionnalisme du collège des médecins assermentés qui avait, en 2023, déclaré Ali Bongo apte à gouverner le pays pour cinq autres années.

Toutes ces déclarations contradictoires entre le collège des médecins, le porte-parole du Gouvernement et la Présidence de la République semblent faire perdurer le flou qui existe autour Ali Bongo depuis son AVC d’octobre 2018.

Rappelons tout aussi que le président de l’Assemblée nationale, Jean François Ndongou, avait affirmé qu’il ne serait pas opposé à un procès contre Ali Bongo. Soit.

Puisque la Présidence de la République a hier affirmé qu’Ali Bongo se porte bien, n’est-il pas temps qu’il réponde de sa gouvernance décriée à juste titre par le CTRI lors de sa prise de pouvoir du 30 août 2023 ?

Le traitement spécial réservé à Ali Bongo, alors qu’il n’a pas quitté le pouvoir par « fair-play » et de façon démocratique comme un Georges Weah, mais par la force des militaires, laisse naître des zones d’ombres.

Comment celui qui a été soi-disant « chassé » du pouvoir peut-il bénéficier d’une couverture de la communication officielle de la présidence de la République comme on le ferait pour un ancien président respectable ?

Finalement, contre qui a été fait le coup d’Etat vu ce traitement spécial dont jouit Ali Bongo loin des poursuites judiciaires ? Qui a finalement fait du mal à ce pays et aux Gabonais au point de devoir subir des sanctions internationales après coup d’Etat ?

En ce qui nous concerne, la place de monsieur Ali Bongo, comme sa femme, son fils et leurs complices depuis 2009, est en prison. C’est cela rendre véritablement sa dignité au Peuple Gabonais qui a souffert de ses fraudes et violences électorales et de sa gestion catastrophique du pays. Tergiverser à ce sujet devient suspect.
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Étienne Francky Meba Ondo
Dit Meboon Môôn Meba Ondo

Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

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