Présidentielle 2023/Après la réélection d’Ali Bongo : La victoire de la transition militaire mis en place par le CTRI.

Ce mercredi 30 août 2023, lorsqu’aux lueurs de l’aube, soit quatre jours après les élections générales organisées pour la première dans notre pays, le Président du centre gabonais des élections (CGE) Michel Stéphane Bonda, nous annonçait la réélection d’Ali Bongo avec 64,27% des voix, le peuple Gabonais était loin de s’imaginer que la victoire du PDG et de sa Majorité serait de courte durée. En raison du basculement du pouvoir par la déclaration du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI) composé des Forces de défense et de Sécurité.

La réalité est là. Implacable. L’annonce de la nième victoire du candidat du pouvoir portait en elle-même les signes d’une poudrière cachée.  L’annonce des résultats par le Président du Centre Gabonais Elections (CGE) Michel Stéphane Bonda et à nouveau travestis selon les compatriotes, était une pilule difficile à avaler. L’évidence de la forte mobilisation qu’a suscitée le challengeur du candidat ‘’naturel’’ du PDG a été telle qu’il aurait été malaisé d’affirmer le contraire.

La préparation de ces élections, on s’en doutait, réunissait tous les ingrédients de la contestation : absence d’observateurs internationaux, modifications de la loi électorale, suppression de centres de vote, etc.

Anticipation du CTRI

Pour éviter les bis repetita de 2009, 2016, 2023 ? et les grandes représailles qui s’en suivirent avec morts de manifestants, les forces de Défense et de Sécurité : Garde républicaine bérets verts ; Armée de l’Air bérets rouges ; Gendarmerie et Police) ont coalisé pour suspendre les Institutions, fermer les frontières aériennes et terrestres, en sauvegardant ainsi la paix. Suivant l’opinion du Comité, je cite : « l’organisation des élections générales du 26 août 2023, n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif. Avec une gouvernance aussi irresponsable qu’imprévisible, qui se traduit par une dégradation de la cohésion sociale, qui risque de conduire le pays au chaos ». Fort de ce qui précède, le CTRI a préféré anticipé et rassuré le peuple. Dont acte.

Avec la prise du pouvoir par le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI), le problème de la légitimité du vainqueur de ces élections, ne semble pas être à l’ordre du jour, pourtant elle est la question préjudicielle. Pour eux, les premières assurances vont vers les populations, les communautés des pays frères installés au Gabon, ainsi que les Gabonais de la Diaspora ; les appelant ainsi au calme et à la sérénité et ils réaffirment leur attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale ».

Question préjudicielle

S’il est peut-être trop tôt de parler de cette question préjudicielle à quelques heures seulement de la proclamation des résultats de la présidentielle, gageons que le message du Comité de Transition de la Restauration des Institutions qui est très bien passé au niveau des populations, commence par le respect de la volonté du peuple qui n’a que trop souffert de voir sa volonté exprimée à travers les urnes à chaque élection confisquée.

Une analyse rapide de ce qui se passe en ce moment au Gabon, nous montre une sorte de réconciliation entre les Forces de défense et de sécurité qui après leur prise de pouvoir ont été accueillies en héros, véritables libérateurs…Aussi, il serait de bon ton, de ne pas gâcher ce nouveau lien qui se tisse entre ces deux forces longtemps considérés…comme opposées.

Gérard-Philippe Walker

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