« Pour notre dignité, pour la mère patrie ! » préconise Youmou Potta.

Se sentir dépendant et soumis chez soi est la plus grande humiliation que ressent tout vrai patriote.

Aujourd’hui au Gabon, l’économie formelle et souterraine est entre les serres des étrangers. Du transport urbain aux épiceries des quartiers, en passant par la coordonnerie, la couture, les ventes numériques, les micro-transferts d’argent, la mécanique, l’alimentation rapide, sans oublier la distribution et la vente des boissons, bref, toutes les activités commerciales sur le territoire gabonais sont quadrillées par la confrérie étrangère.

L’encerclement est si parfait que tous les vendredis, notre vie marchande est en arrêt, en attendant la fin des Allah hu akbar.

Le bâillonnement est si étouffant que la Gare Routière de Libreville est quasiment devenue une ambassade étrangère aux mains de la canaille immigrée. Les gabonais y sont devenus les prototypes les plus aboutis de la figuration, manufacturés pour jouer le seul rôle de clients passifs.

Leur joug sur l’architectonique économique est si fort que les commerçants étrangers se sont permis de lancer un appel à la grève générale pour protester contre « les contrôles abusifs, le racket et les taxes exagérés ».

S’il est légitime de revendiquer ses droits et d’exiger la transparence et la légalité, nous pensons, par ailleurs, qu’à travers cet appel à la paralysie, les gabonais doivent prendre conscience du danger qui les guette. Nous devons donc prendre notre destin en main.

Il est urgemment temps que nous nous lançons dans les activités commerciales, aussi simplettes soient-elles. Cette prise en main de notre existence marchande nous aidera à briser cette chaîne de dépendance et de soumission déshonorante.

Nous devons à cet effet nous débarrasser de cet esprit congénital qui nous décrit comme des paresseux loufoques, des incapables chenapans qui ne rêvent que de bureau, d’air conditionné et de complet-veston.

Mais pour ce faire, pour que le gabonais arrive à concurrencer l’épicier sénégalais et malien, le chauffeur de taxi camerounais et béninois et le vendeur d’appareils électroniques nigérian, au-delà de la « grinta » personnelle, l’aide du gouvernement est plus que nécessaire.

Il est donc judicieux pour le gouvernement d’accompagner ces gabonais qui veulent se lancer dans les « petits métiers » en mettant à leur disposition des micro-financements adéquats, oscillateurs de véritables investissements lucratifs.

Dans le même ordre d’idées, une politique de création d’une classe industrielle locale doit être mise en place.

De plus, il est souhaitable d’alléger a minima les taxes pour les gabonais et naturellement augmenter a maxima ceux de la rivalité étrangère. Cela s’appelle du protectionnisme local.

En outre, sans xénophobie aucune, il est impératif d’autochtoniser les métiers du transport, de l’enseignement et de la sécurité privée entre autres.

Enfin, pour des questions de sécurité nationale, la gestion de l’immigration illégale doit se perfectionner.

Pour conclure, clamons-le à forts décibels qu’il n’est surtout pas question que des syndicats soient dirigés par des expatriés. Il est, soyez d’accord avec moi, ordurier de se faire dicter les lois par ces frères d’outre-frontière.

Il faut le faire. Pour notre dignité. Pour la Mère Patrie.

PS : Cette écriture n’est pas un appel à la xénophobie. Elle ne doit pas servir de prétexte à une chasse aux étrangers.

Youmou Potta

Paul Essonne

Journaliste

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