Possibles Evolutions du Nombre de Cas des Malades du Covid-19 au Gabon.

Le Covid-19, à l’instar de la plupart des maladies infectieuses, ne se propage pas de manière linéaire, mais plutôt de manière exponentielle.

 Le problème avec les progressions exponentielles est que les chiffres peuvent sembler très faibles au départ, et dès qu’on se rend compte qu’ils augmentent très vite, il est souvent trop tard.

  1. Qu’est-ce qu’un modèle simple de croissance exponentielle ?

Supposons que nous avons une certaine population et que dans cette population, il existe un nombre N d’individus testés positifs au covid-19. Pour chaque individu porteur du virus, il existe une certaine probabilité qu’il le transmette, chaque jour, à d’autres personnes. Cette probabilité diffère d’un individu à un autre, mais de manière générale, nous pouvons obtenir une probabilité de contamination moyenne pour l’ensemble des individus infectés.

Si cette probabilité est de 10%, ce qui représente un taux de contamination de 0,1 ; le nombre de personnes infectées va augmenter de 10% chaque jour. Ceci veut dire que quand N (le nombre de personnes infectées) augmente, le nombre de nouvelles infections journalières (N) augmente de manière constante. Si N est égal à 100, il y aura 10 nouveaux cas le lendemain. Si N est égal à 1 000, il y aura 100 nouveaux cas le jour d’après…

Ce problème peut mathématiquement être résolu en utilisant soit les méthodes de Calcul Numérique, soit le Calcul Différentiel.

  1. La Situation du Gabon

Si nous nous référons aux chiffres officiels fournis par le COPIL, nous avons : 12 Mars 2020, déclaration du premier cas au Gabon. 7 Avril 2020, 33 cas déclarés. Il s’est écoulé 26 jours entre ces deux dates.

Si le taux de propagation de l’épidémie ne change pas, au bout de 60 jours, on aurait dépassé la barre des 2 440 cas.

Si nous arrivons à ramener le taux de propagation de l’épidémie à 0,1 ; au bout de 60 jours, nous pourrions diminuer de plus de 2 000, le nombre de personnes infectées.

  1. Recommandations

L’objectif de ce document n’est pas d’alarmer inutilement les populations. Le but recherché ici est de permettre aux uns et aux autres de réaliser la gravité de la situation afin, si possible de rectifier ce qui peut encore l’être.

La problématique soulevée par la lutte contre le covid-19 vient nous rappeler que « nous sommes tous dans la même barque, en fait » !

Tous les grands experts mondiaux prédisent l’hécatombe en Afrique si jamais le covid-19 se propageait comme cela a été le cas en Chine, en Europe et en Amérique.

Le Mardi 7 avril 2020, Bill Gates a dit sur les antennes du PBS News Hour qu’il était convaincu que le plus grand nombre de décès liés au covid-19 viendra des pays en développement.

En ce qui concerne notre pays le Gabon, nous saluons les mesures courageuses prises par le gouvernement, mais nous pensons humblement qu’il faut aller au-delà.

Les recommandations suivantes pourraient considérablement contribuer à lutter contre cette pandémie :

1/ Renforcer les mesures du confinement partiel sans toutefois en arriver au confinement total.

Nous avons démontré que le fait de réduire le taux de propagation de l’épidémie de 13% à 10%, par exemple, pouvait permettre de réduire considérablement le nombre de personnes infectées.

Nous devons renforcer le respect strict des mesures du confinement partiel.

Toutefois, nous pensons qu’un confinement total, compte tenu des réalités de notre pays, risque d’être contre-productif. On ne peut pas demander à des populations qui vivent au jour le jour et qui n’ont pas d’eau courante, de rester enfermées chez elles, pendant une ou deux semaines.

D’autre part, même si on déclarait, par exemple, un confinement total tous les autres jours de la semaine, sauf les Lundis, Mercredis et Vendredis ; ceci pourrait conduire les populations à justement sortir en masses les Lundis, Mercredis et Vendredis, ce qui au final augmenterait les risques d’interactions entre individus.

2/ Utiliser les auxiliaires de commandement que sont les chefs de quartiers pour distribuer les produits de première nécessité aux populations.

Les chefs de quartiers, compte tenu du fait qu’ils sont au cœur même des quartiers, seront très utiles pour relayer l’action gouvernementale ; surtout dans les quartiers dits sous-intégrés.

Le gouvernement pourrait s’appuyer sur les chefs de quartiers pour distribuer aux populations certains produits de première nécessité tels que le savon, les gels hydro-alcooliques, les masques, les gants, voire même les médicaments et les produits alimentaires.

3/ Réquisition de tous les médecins de moins de 71 ans, situés sur le territoire national et création d’un Corps de Médecins de Reserve.

En ces temps de crise sanitaire aiguë, il serait plus que nécessaire de renforcer les effectifs du corps médical. Nous recommandons le rappel à l’activité de tous les médecins retraités gabonais qui ont moins de 71 ans.

Nous conseillons même la création d’un Corps de Médecins de Réserve. Ce corps sera composé de tous les médecins retraités gabonais qui ont moins de 71 ans.

4/ Réquisition de tous les étudiants en Médecine qui ont dépassé le cap de la 2ème année des études de médecine.

Tous les étudiants en médecine qui ont dépassé le cap de la 2ème année des études de médecine pourraient constituer une aide considérable en cas d’aggravation de la crise.

5/ Commander en urgence 1 000 Respirateurs et 2 000 Lits supplémentaires en Chine.

Dans le quotidien gouvernemental L’Union du Mardi 7 avril 2020, il est fait mention d’un dispositif de 100 respirateurs et de 700 lits disponibles. Nous ne savons pas si ce dispositif est spécifiquement consacré

  • la lutte contre le covid-19. Si ce dispositif est également utilisé pour d’autres maladies, il faut vraiment penser à le renforcer.

Nous pensons que le dispositif actuel pourrait être très rapidement dépassé si l’épidémie continue à se développer au rythme actuel.

Nous recommandons la commande en urgence, en Chine, de 1 000 respirateurs et de 2 000 lits supplémentaires. Nous recommandons également la création d’une Réserve Gouvernementale de Matériel Médical. Ce matériel supplémentaire serait stocké dans cette réserve, s’il n’est pas totalement absorbé par la crise actuelle.

6/ Réquisition du Gymnase de Petit-Paris pour en faire un hôpital consacré au covid-19.

Si l’épidémie du covid-19 continue à se développer au rythme actuel, au bout de 60 jours, nous aurons dépassé les 2 400 cas. Il va falloir penser

  • des solutions alternatives pour essayer de soulager nos hôpitaux. D’autres pays l’ont fait. La Chine a dû construire des hôpitaux en urgence. A New-York, c’est le centre de conventions Javits qui a été transformé en hôpital de fortune.

Le Gymnase de Petit-Paris présente l’avantage d’être neuf, climatisé et accessible. Il a toutes les commodités pour être rapidement transformé en hôpital de très grande capacité.

Janvier O MALI, Master’s Degree in Economics, University of Colorado, 2006. PhD Student in Economics, University of Wisconsin-Madison (not completed), 2005.

Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *