Evoquer la corruption comme étant un frein au développement et un crime largement partagé au Gabon n’est pas une nouveauté. Qu’elle soit largement alimentée par l’aide de l’Etat pose une question. Faut-il suspendre ces aides pour lutter contre la corruption ? Certainement pas ! Encore moins dans le milieu de la presse qui en a grandement besoin en ce temps du Coronavirus pour bien relayer les informations.
En effet, l’aide de la presse en période de Covid-19 serait sur le point de passer sous le manteau. Une démonstration de l’opacité la plus totale, dans laquelle certaines autorités bien connue de l’Administration seraient sur le point de détourner l’une des seules aides à la presse neutre en matière de stratégie nationale de communication de lutte contre le Coronavirus. Ce qui est contraire aux recommandations du Président de la République Ali Bongo Ondimba, et de son Premier ministre Julien Nkoghe Bekale. Ce dernier ayant pourtant reçu les représentants du Collectif des patrons de la presse privée gabonaise dans les débuts de la crise sanitaire au Gabon, en avril dernier, avait donné des garanties.
Face à ce mutisme, le ministère de la Communication semble désarçonné, sauf s’il s’agit d’un subterfuge. Ce qui évidemment n’arrange pas les membres du Collectif et d’autres propriétaires de journaux.
Même après la mise en place d’une commission stratégique, la question qui revient à l’esprit depuis deux mois concerne la date retenue par le ministère de la Communication pour la répartition de cette aide à la presse, censé bénéficier à toute la presse sans discrimination de support. Aujourd’hui, à chaque fois que la question de la répartition du fonds stratégique sur la Covid-19 est soulevé la réponse est « il faut attendre », « c’est imminent », « nous travaillons là-dessus », « ça ne saurait tarder ». Mais finalement jusqu’à quand allons-nous faire preuve de tolérance. La fin du pic de la pandémie pointant à l’horizon, ne serait-ce pas une manœuvre de détournement ?