En tant que membre de la diaspora gabonaise, ayant activement participé aux discussions sur la politique, la gouvernance, l’économie et le social, je souhaite aujourd’hui partager mon point de vue sur la transition que traverse notre pays.
« Le 30 août 2023 a marqué un tournant historique salué par une large majorité de la population, y compris ceux d’entre nous qui avions soutenu le Président Ali Bongo Ondimba. Il faut reconnaître qu’au fil du temps, le pouvoir avait échappé à son contrôle direct, capté par une poignée de jeunes individus dépourvus d’expérience en gestion publique, ce qui a engendré une dérive profonde de l’appareil d’État. Il était devenu impératif d’intervenir pour préserver la République. Cette transition, amorcée par les militaires, a donc été perçue comme une initiative salutaire visant à rétablir l’ordre, restaurer la dignité de nos institutions et remettre le Gabon sur le chemin de la stabilité.
Depuis l’étranger, nous avons contribué à cet effort national à travers des propositions, des critiques constructives et un engagement constant en faveur d’un Gabon renouvelé. Nous saluons ainsi certaines avancées : un début d’ouverture démocratique, une volonté apparente de gérer les affaires publiques de façon plus responsable, et une amélioration progressive des relations entre le gouvernement et la diaspora.
Cependant, nous sommes aujourd’hui à la fin de cette période transitoire, et une attente majeure demeure : l’engagement concret dans une refondation profonde des institutions. Il ne s’agit plus seulement de changement de visages, mais de repenser et de réformer les structures mêmes qui ont permis les dérives du passé. Le renouveau gabonais ne peut se bâtir sur des bases fragiles ou recyclées ; il doit être porté par des institutions solides, indépendantes et modernes.
À ce stade, nous réaffirmons notre confiance au président Brice Clotaire Oligui Nguema. Nous lui avons accordé nos voix non par simple adhésion émotionnelle, mais parce qu’il a su démontrer une réelle habileté dans sa gestion de la transition, même s’il lui manque encore certains réflexes d’un homme politique de métier. Son passé de militaire, empreint de rigueur et de discipline, pourrait être un atout pour sortir définitivement le Gabon de l’impasse et ramener notre pays vers une époque de stabilité et de prospérité, semblable à celle que nous avons connue durant les premières années du Président Omar Bongo Ondimba.
Nous attribuons une note de 7/10 à la gestion globale de cette transition. Cela traduit à la fois notre reconnaissance des efforts accomplis, mais aussi notre exigence de progrès. Des domaines sensibles comme la liberté d’expression, l’encouragement au débat public, la sécurité des citoyens et l’inclusion économique doivent faire l’objet d’une attention prioritaire dans les mois à venir.
En somme, si la transition a été une étape nécessaire, elle ne doit être qu’un tremplin vers un avenir meilleur. Le vrai défi commence maintenant : refonder le Gabon sur des bases solides, équitables et modernes, pour que notre pays retrouve sa place dans le concert des nations« .
Richard Mouangue. Membre de la diaspora gabonaise aux USA.
