L’ancien militant et cadre de l’ex-parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), Mathias Otounga Ossibadjouo, a pris une décision radicale ce mardi 6 février en annonçant son départ de cette formation politique. Sa démission, accompagnée d’une lettre explicative, a été officiellement transmise au Secrétaire Général du parti.
Dans cette lettre, le démissionnaire exprime son désaccord avec la direction actuelle du PDG. Il critique notamment l’incapacité du parti à écouter ses alertes répétées, le laissant ainsi incompris. Il dénonce également le manque d’expérience politique des jeunes membres, qui selon lui, ont précipité le parti vers une impasse historique. Otounga Ossibadjouo déplore en outre le dysfonctionnement du processus électoral et l’absence de dialogue et de tolérance au sein du parti, mettant ainsi en danger la paix dans le pays.
« Lorsqu’on oublie désormais de pratiquer le dialogue et la tolérance, mettant gravement en péril la paix, ma place n’est plus au PDG. Car, ceci n’est plus le PDG », a-t-il justifié.
Malgré ses excuses adressées à ses anciens camarades pour le manquement du PDG à mener le pays vers « Canaan, la terre promise », Mathias Otounga Ossibadjouo affirme tourner son regard vers l’avenir. Il évoque un vent nouveau d’espoir soufflant sur le pays, incitant à accompagner cette dynamique tout en cultivant une vision nouvelle, débarrassée des limites qui ont entravé tant d’espoirs et d’estime.
Le départ de Mathias Otounga Ossibadjouo du PDG n’a pas surpris de nombreux observateurs, qui soulignent qu’il était déjà la cible de complots et d’exclusions de la part des nouveaux dirigeants du parti. Son absence au dernier congrès précédant l’élection présidentielle de 2023, où il n’a pas été réélu au poste de membre du bureau politique, en est un exemple significatif. Il avait anticipé cette issue et a choisi de ne pas se représenter.
La démission de Mathias Otounga Ossibadjouo fait suite à celles d’anciens membres du Secrétariat exécutif du parti, tels que Franck Ondo Methogo et Patrick Eyogo Edzang. Ces départs laissent présager d’autres défections à venir au sein du PDG, témoignant ainsi des dissensions internes croissantes au sein de cette formation politique majeure au Gabon.
