La gouverneure de la capitale du Gabon, Mme Marie Françoise Dikoumba, impliquée dans une affaire manipulation et de trafic d’influence. Marie Françoise Dikoumba, ancienne déléguée des femmes du Parti démocratique Gabonais fédération de France, de retour au Gabon, sera promue tour à tour, conseillère du président Ali Bongo, ministre déléguée, gouverneure de l’Ogooué-lolo et aujourd’hui, gouverneure de la province de l’Estuaire. Alors, comment une femme avec un tel parcours, a pu concourir avec dextérité, aux côtés de malotrus de la République à la déstabilisation d’une institution, la ‘Mairie centrale de Libreville’ et d’un homme, Eugène Mba ?
Trafic d’influence
La très accommodante Marie Françoise Dikoumba a bénéficié de l’ascenseur social plus rapidement que certains à cause de son époux en service (sécurité) auprès du président Ali Bongo. Cette proximité aidant, elle nouera à son tour de bonnes relations avec l’épouse du Chef de l’État, s’en suivra l’itinéraire aujourd’hui connu de tous. Qu’est-elle venue faire dans la machination cousue de fil blanc contre le 1er magistrat de la capitale ?
Très en verve, elle est, celle qui, le 21 mai 2021, forte de toute l’autorité que lui confère sa fonction de gouverneure de la province de l’estuaire, balancera aux hyènes tous crocs dehors, le document qui crédibilisait les allégations contre le Maire.
Constatant que ce dernier rechignait néanmoins à courber l’échine malgré les accusations. Samedi 5 juin 2021, Marie Françoise Dikoumba, gouverneur de la province de l’Estuaire remonte au front, cette fois, pas de quartier, elle fait fuiter un document, qui selon elle, était sa réponse à la lettre de démission que lui aurait adressée le 1er Magistrat de la capitale gabonaise le 26 mai. Chose que ce dernier a formellement démentie depuis.
Quelle promesse a été faite à Marie Françoise Dikoumba pour oublier toute retenue, et devenir une exécutante de basses besognes de Yan Ghislain Ngoulou, directeur de cabinet de Noureddin Bongo Valentin et de ses comparses ?
Usurpation d’autorité
Les médias ne parlent plus que de la tentative de coup d’État avorté contre le Maire de Libreville. D’après le journal ‘gabon-info’, bien renseigné sur ce dossier , le journaliste écrit : « Selon ses proches, Eugène Mba avait été invité le 3 juin dernier par le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda. Curieusement, c’est Marie- Françoise Dikoumba, gouverneur de l’Estuaire, sans doute déjà saoule des nouvelles faisant état de sa probable entrée au futur gouvernement, qui le recevra flanquée d’une personne se présentant comme un responsable du B2. Ce serait devant ce parterre que le Premier- ministre lui expliquera qu’elle vient au nom du président de la République lui intimer l’ordre de démissionner. Toujours selon ses proches, Eugène Mba ne s’est pas plié à ces injonctions, indiquant que la norme voudrait qu’il se concerte au préalable avec le conseil municipal et qu’il lui soit, avant la prise d’une quelconque décision, accordé un temps de réflexion. Ce qui n’a pas été du goût de ses interlocuteurs parmi lesquels le fameux responsable du B2, qui a menacé de façon cavalière de faire arrêter le maire s’il n’obtempérait pas et refusait donc de signer la lettre de démission contre toute attente ».
Marie Françoise Dikoumba, décorée il y a quelques années par Ali Bongo Ondimba.
Marie Françoise Dikoumba, Gouverneure de la province de l’estuaire est-elle au-dessus des lois en vigueur au Gabon ?
À en juger par l’empressement de la coqueluche de Sylvia Bongo, ‘dame Dikoumba’, à agir en toute illégalité sans crainte de sanction. On en déduit, qu’elle n’est pas une fonctionnaire comme les autres.
Quant au Premier ministre, Rose Ossouka Raponda, peut-elle aujourd’hui affirmer à l’ensemble de la nation, les yeux dans les yeux, que c’est bien le président Ali Bongo Ondimba en personne, qui lui a donné l’ordre, de demander au maire de Libreville de remettre sa démission ? – La réponse évidemment est : ‘Non’.
La manipulation est l’arme de ceux qui s’écartent du chemin. C’est le jeu des pouvoirs obscurs.
Que dit la gabonaise concernant la démission du Maire ?
Selon le journal ‘lesnouvellesdugabon’, « la loi sur la décentralisation, article 59, dit : << la démission d’un Maire n’est recevable que lors d’une session >>. En ce sens, la tutelle ne peut s’autosaisir que s’il y a une vacance au pouvoir, formellement déclarée. Eugène Mba a – t – il formellement déclaré la vacance du poste qu’il occupe ? La vacance peut être due à une démission, une indisponibilité prolongée de l’élu, ou à un cas de disparition ou de décès.
Par conséquent, un Gouverneur ne peut donc pas convoquer un conseil municipal extraordinaire, alors le Président du conseil est bel et bien présent, même après le dépôt d’une lettre de démission, pour des raisons personnelles (article 109). Marie Françoise Dikoumba serait – elle au-dessus du ministre d’État Lambert Noël Matha, en charge de l’intérieur, donc son chef ?
Le Maire est avant tout élu par ses pairs conseillers municipaux. C’est donc à eux seuls, à qui il rend des comptes, et fait part de ses souhaits, suivant un ordre du jour. On parle là du principe de la souveraineté des élus, qui ont voix délibérative par rapport aux activités de la municipalité.
Si donc un Maire démissionne pour des raisons personnelles, il convoque un conseil municipal en tant que président. Il fait part de ses intentions à ses pairs, qui par vote, peuvent accepter, ou remettre en cause cette intention. Par conséquent, seul le conseil municipal a le devoir sur une démission, et non le Gouverneur, qui n’est là que pour accuser réception de la décision du conseil.
Un Gouverneur qui prend l’initiative de convoquer une session du conseil municipal, en lieu et place de son président, ou même des 2/3 des conseillers, commet, une infraction administrative. Aussi, c’est cette incompréhension notoire qu’à exhiber aux yeux du monde le Gouverneur de l’Estuaire. La preuve de la méconnaissance de la loi sur la décentralisation qu’elle s’est pourtant permise de faire usage au moment de ses injonctions à l’endroit d’Eugène Mba. » Au risque de paraitre rébarbative, Eugène Mba avait été élu le Maire par ses pairs avec 145 voix sur 147 votants.
Marie Françoise Dikoumba doit répondre de ses actes !
Le gangstérisme qui sévit au sommet de l’État gabonais a encore frappé. L’ambition est humaine, mais des réussites par des voies détournées, des préoccupations inavouables, le double langage, la domination d’une autre nature, ce sont les maux qui dénaturent l’exercice du service public.
La fin ne justifie pas les moyens. Les fonctionnaires ont des obligations à respecter. La gouverneure de l’estuaire a été prise en flagrant délit de défense d’intérêt privé. Le ministre de l’Intérieur n’est pas son subordonné. L’affaire Eugène MBA révèle le Gabon des intriques, des compromissions et de la promotion d’individus aux antipodes de l’esprit républicain.
Les turpitudes et les attaques des institutions par des personnes qui ont la confiance du Président de la République et qui s’en servent ensuite pour servir d’obscurs desseins, en dit long sur l’Etat général du pays, et met en péril la cohésion nationale. En posant des actes répréhensibles pour le compte de ses commanditaires, Marie Françoise Dikoumba a appliqué une conception dévoyée des lois.
Magouilles et compagnie, cette affaire ne peut pas se terminer en queue de poisson dans le style : ‘Circulez y’a rien a voir’ – Les Gabonais attendent des explications de la part de Mme la gouverneure de l’Estuaire !