La transition politique initiée par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) au Gabon a provoqué d’importantes recompositions au sein du paysage politique national, bouleversant l’équilibre traditionnel qui prévalait jusque-là. Parmi les mouvements notables, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), anciennement dominant, fait face à une vague de départs, illustrée par la récente démission de figures influentes, notamment Guy Roger Ekazama, ancien Maire de la commune de Makokou et membre du Comité Permanent du Bureau Politique.
La démission de Guy Roger Ekazama s’inscrit dans un contexte où le PDG subit des critiques croissantes de la part de ses membres, en raison de dysfonctionnements perçus au sein du parti. Ces départs signalent une remise en question des pratiques et des valeurs qui ont longtemps guidé le parti.
L’ancien Secrétaire Général du PDG, Steeve Nzego Dieko, assigné à résidence par la justice depuis le 30 août 2023, est au cœur des préoccupations exprimées par Ekazama. Ce dernier a déploré le manque d’empathie des dirigeants du PDG à l’égard de Dieko, qui aurait été abandonné sans soutien ni visite de la part des hiérarques du parti.
Dans une rencontre organisée à son domicile à Makokou, Guy Roger Ekazama a annoncé sa décision de démissionner en raison de son désaccord avec la direction actuelle du parti, qu’il considère comme étant en contradiction avec ses principes personnels et les valeurs fondamentales du PDG. Il a déclaré :
« Après une mûre réflexion, j’ai décidé de démissionner de mes fonctions de membre du Comité Permanent du Bureau politique pour la province de l’Ogooué Ivindo et de membre du Bureau politique du 1er Arrondissement de la commune de Makokou. Ainsi, j’ai décidé de démissionner du PDG. »
Paraphrasant Nelson Mandela, il a souligné que « le silence est le plus haut degré de la sagesse », mettant en lumière son mécontentement face à la situation actuelle du parti et son sentiment d’abandon.
La démission d’une figure aussi influente que Guy Roger Ekazama pourrait avoir des répercussions sur le moral des membres restants du PDG, ainsi que sur la dynamique politique dans la province de l’Ogooué Ivindo. Cela pose également des questions sur la capacité du PDG à maintenir son influence dans le contexte actuel.
Les départs récents et les critiques formulées par Ekazama peuvent obliger le PDG à se réévaluer et à envisager des réformes internes pour regagner la confiance de ses membres et de la population.
Avec sa démission, Guy Roger Ekazama pourrait envisager de nouvelles orientations politiques, que ce soit en rejoignant un autre parti ou en développant une initiative politique indépendante, visant à répondre aux attentes de ses partisans et à défendre ses convictions.
La démission de Guy Roger Ekazama du Parti Démocratique Gabonais symbolise une phase de transition et de réajustement au sein du paysage politique gabonais. Alors que le pays traverse une période de changement, ces événements témoignent des défis auxquels sont confrontés les partis politiques traditionnels et de la nécessité d’une réflexion sur leurs structures et leurs valeurs. Le PDG devra faire face à ces défis pour se réinventer et répondre aux aspirations des Gabonais dans ce contexte en mutation.
