C’est le mercredi 8 mai 2019, que le procès de Bertrand Zibi Abeghe devrait connaitre son épilogue au palais de justice de Libreville. Malheureusement cette audience a été renvoyée pour le mardi 22 mai prochain. La partie civile n’a pas été notifiée de la tenue de l’audience. Un vice de procédure qui contraint l’ancien député à patienter encore derrière les barreaux jusqu’à cette date.
Pour rappel Bertrand Zibi Abeghe a été arrêté le 1er septembre 2016 pour plusieurs chefs d’accusation notamment non-assistance à personne en danger et association de malfaiteurs. Il convient toutefois de préciser qu’à l’issue de l’instruction, ses avocats ont obtenu un non-lieu partiel sur l’ensemble des faits incriminés. Pour cela, Bertrand Zibi Abeghe ne pourra plus passer devant la Cour criminelle mais uniquement devant le tribunal correctionnel. Celui qui a démissionné au nez et à la barbe du chef de L’État va être définitivement fixé après 3 ans de détention préventive.
Maître Bongo Mavoungou de la partie civile a refusé de plaider ce jour car n’ayant pas été saisie tel que le prévoient les textes en vigueur. La partie prévenue qui selon lui aurait pesé de tout son poids auprès du secrétariat du parquet pour que soit programmé le procès. « Il n’est nullement question de peur de plaider mais de question de fond. La loi interdit qu’il y ait procès si les deux parties n’ont pas été informées. C’est notre cas aujourd’hui. Nous demandons simplement un report », a précisé l’avocat.
Pour sa part, la défense de Bertrand Zibi Abeghe s’est dite étonnée de l’interprétation faite par le tribunal. Pour Maître Cédric Maguisset, c’est au parquet de citer toutes les parties, ce qui n’a pas été fait « On a même l’impression que c’est fait à dessein car pour un dossier d’une telle importance le parquet de la République ne peut pas omettre de citer la partie civile », Selon la procédure civile en ses articles 310 et 311 prévoit qu’un procès peut se tenir sans la présence de la partie civile. Dans la même logique, Maitre Dibangoyi Loundou a réagi à l’accusation de la partie civile sur la prétendue instrumentalisation du secrétariat du parquet par Bertrand Zibi Abeghe et ses conseils. « À mon sens maître Bongo Mavoungou a voulu dire que ce sont les avocats de Zibi qui sont allés voir le secrétaire en chef du parquet pour que la partie civile ne soit pas citée. Mais c’était un jeu de mots. Ce qu’il voulait c’est obtenir le renvoi car n’étant pas assez préparé pour soutenir son client. Ce qui est triste c’est notre client qui doit encore attendre derrière les barreaux et non proche de sa famille. Ce n’est que partie remise ce 22 mai », a-t-il précisé.