L’Internet Society, une organisation mondiale à but non lucratif œuvrant pour le développement ouvert, l’évolution et l’utilisation de l’internet, a annoncé aujourd’hui avoir conclu un partenariat avec Facebook pour développer des points d’échange internet (IXP) dans toute l’Afrique.
Un point d’échange internet est un nœud où de multiples réseaux locaux et internationaux, fournisseurs de services internet et fournisseurs de contenu interconnectent leurs réseaux pour échanger efficacement le trafic internet via un arrangement généralement appelé appairage.
Actuellement, 42 % des pays d’Afrique manquent d’IXP, ce qui signifie que la majeure partie de leur trafic internet national est échangée via des points situés en dehors de leurs pays respectifs, généralement via un réseau satellitaire ou un câble de fibre optique sous-marin, en passant par plusieurs hubs internationaux avant d’arriver à destination. Ceci peut provoquer des expériences utilisateurs de piètre qualité et décourager l’hébergement local de contenus, qui font partie des facteurs clefs du développement de l’écosystème internet local.
L’appairage des IXP contribue à garder le trafic internet d’un pays au niveau local en transférant du trafic depuis des liaisons internationales relativement onéreuses vers des liaisons locales plus abordables. Dès lors, les fournisseurs de services internet sont en mesure de proposer des expériences utilisateurs optimisées aux utilisateurs finaux, et de susciter l’intérêt pour un hébergement local de contenus.
L’Internet Society et Facebook collaboreront pour promouvoir le développement de l’infrastructure IXP, la formation et la sensibilisation des collectivités, avec l’objectif d’augmenter le nombre d’IXP et d’encourager l’expansion des IXP existants afin de répondre à la demande croissante en Afrique. Des études démontrent que les internautes de toute l’Afrique tirent parti de l’appairage, étant donné qu’il permet un accès plus rapide, abordable et fiable aux contenus.
« La communauté d’internet a adopté l’objectif d’avoir au moins 80 % du trafic internet consommé en Afrique accessible localement, et seulement 20 % provenant de l’extérieur du continent à l’horizon 2020 », explique Dawit Bekele, directeur du Bureau régional africain pour l’Internet Society. « Nous nous rapprochons de cet objectif grâce aux nombreuses activités promouvant l’interconnexion et l’hébergement en Afrique, et aux partenariats tels que celui que nous avons annoncé aujourd’hui avec Facebook».
Selon l’Africa IXP Association (Af-IX), il existe approximativement 44 IXP actifs répartis dans 32 pays d’Afrique. Ceci a permis une croissance de 275 % du trafic internet échangé localement sur les dix dernières années (16 IXP en 2008). Sur la même période, le trafic échangé au niveau des IXP africains est passé de 0,16 Gops à 412Gops, avec plus de 800 réseaux actuellement connectés à ces IXP.
« Nous admirons tout le travail fourni par l’Internet Society pour améliorer la connectivité en Afrique via la promotion des IXP », souligne Kojo Boakye, chef de la connectivité et de l’accès pour l’Afrique chez Facebook. « Notre partenariat avec l’Internet Society contribuera à développer l’écosystème des IXP en Afrique, grâce au déploiement de ressources (formation, matériel), vers les zones où elles font le plus cruellement défaut».