Le Président français Emmanuel Macron a déclaré récemment au cours d’une intervention « Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions. » Ne dit-on pas que tous les peuples ont le droit de choisir la forme de gouvernement sous laquelle ils entendent vivre. Les Africains souhaitent évoluer progressivement vers la capacité à s’administrer eux-mêmes.
« Le Président français demande à nos Chefs d’Etat francophones de fermer leurs bouches, parce que selon lui nous cultivons un sentiment anti français. Vous savez très bien que c’est faux. Monsieur le Président Macron il n’y a pas de sentiment anti français ici. Ce que vous appelez sentiment anti français en réalité c’est un ras-le bol, c’est une révolte, c’est un refus de la mainmise de l’Etat français sur nos autorités et par ricochet sur nos économies, sur nos peuples, c’est ce que nous refusons. Les relations incestueuses entre l’Etat français et les Etats africains, c’est ce que nous refusons. Les relations de connivence entre l’Etat français et les Etats africains, c’est ce que nous refusons parce que simplement ces relations étouffent la démocratie, ces relations étouffent le respect des droits de l’Homme, ces relations étouffent la possibilité que nous avoir de demander des comptes à nos dirigeants, ces relations étouffent l’expression plurielle chez nous. Monsieur le Président, c’est ce qui nous révolte. On n’a le sentiment que vous êtes complices de nos Chefs d’Etat pour nous brimer, on n’a le sentiment que les droits de l’Homme que vous faites respecté en France, les libertés individuelles que vous faites respectés en France, la déclaration universelle des droits de l’Homme déclarés par vos ancêtres en France, Monsieur le Président on n’a l’impression que vous considérez que nous en Afrique on n’a pas le droit à cela, que nous en Afrique on n’est pas digne de cela, que nous en Afrique on n’est pas suffisamment humain pour avoir les droits humains. C’est ce qui révolte cette jeunesse-là. La conséquence, vous voyez chaque jour de nombreux jeunes essayant d’aller là où les droits sont respectés, là où les libertés sont respectées, là où on n’a le sentiment qu’ils sont des hommes. C’est ce qu’il faut changer, Monsieur le Président. Vous pouvez parler mille fois à nos Chefs d’Etat, vous pouvez leur donner des instructions mille fois, ça ne changera rien dans la tête des populations africaines ici, dans l’esprit des populations africaines ici. L’idée est que nous voulons redevenir des hommes libres. Nos ancêtres ont été vendus comme des marchandises par vos ancêtres pendant des siècles. Nous fermons les yeux là-dessus. Nos parents ont été gouverné par la décision de vos ancêtres de s’accaparer nos territoires et nos matières premières, de prendre possession de nous.
Vos prédécesseurs ont considéré que nos Chefs d’Etat devraient être juste des délégués pour eux pour nous maintenir ici. Ce que la nouvelle génération veut, ce que nous voulons c’est l’auto détermination, que nos Chefs d’Etat nous rendent compte ici, qu’ils ne soient pas obligé d’aller vous rendre compte pour se donner une légitimité. Monsieur le Président tant que ça durera comme ça, les gens ici auront le sentiment que l’Etat français est complice de leur brimade, de leur pauvreté, de leur chômage. C’est ce que nous voulons changer. Le désir de liberté est en chacun de nous. Nous voulons la liberté de faire ce qui est bien pour nous. »
En effet, être acteur de sa vie, c’est exercer le droit propre à chaque être humain de gouverner sa vie sans influence externe indue et à la juste mesure de ses capacités. Que les Africains s’approprient ce message sans animosité, sans bestialité mais avec fermeté, conviction parce que c’est l’Afrique de demain qui ce joue là.