Au Gabon, force est de constater que certaines femmes pratiquent l’arnaque ou l’escroquerie amoureuse. Cette molarité qu’elles affichent émane-t-elle de leurs nombreuses déceptions amoureuses ou de la naïveté de certains hommes à l’esprit aventurier et munis d’une libido débordante.
Pour rappel, les relations amoureuses à l’époque de nos ancêtres étaient plus sincères. À cette période, l’homme dans sa conquête de la gente féminine était toujours muni des présents en nature et lui apportait une aide physique. Ainsi, les femmes voyaient en leurs prétendants l’étoffe de guerrier et de prince charmant. Au fil du temps, la technique de drague a fait son évolution. Il y a eu par exemple les lettres poétiques et les conversations téléphoniques nocturnes régulières avec des échanges langoureux. Mais aujourd’hui, la sincérité n’est plus au rendez-vous, ou ce sont les femmes qui ont subitement procédé à l’éveil de leurs consciences après les tumultes de la vie et surtout des multiples supercheries d’hommes peu sérieux. De perfides aventuriers qui, après croquer une pomme cueillie en chemin, la jetteront aussitôt qu’ils en verront un nouveau pommier bien garni. Le manque de sérieux de certains hommes pousserait-il les femmes à se venger en escroquant tous leurs courtisans ? Ou ce seront alors les réalités socio-économiques qui en seront le déclic ?
En effet, il est à souligner que les conditions sociales voire économiques peuvent être un canevas poussant les femmes à escroquer les dragueurs afin de survivre. Avoir ainsi trois prétendants reviendrait à avoir trois opportunités pour de l’aide financière et matérielle sans leur offrir la fleur du jardin secret. Malheureusement, le revers de la médaille, c’est un homme abusé qui se fait justice lui-même, soit par le canal du viol sur la femme, soit par la Bastille ou soit par la récupération de tout ce qu’il lui aurait offert. Jusqu’ici, la jurisprudence au Gabon n’a prévu que des textes de loi portant uniquement sur l’escroquerie dans le domaine des affaires et l’abus de confiance. Toutefois, en février 2022, une loi prononcée par le Tribunal stipule que toute femme qui escroque un homme qui la drague est passible de poursuites judiciaires pour escroquerie sentimentale. Le code pénal prévoit ainsi 6 mois d’emprisonnement et une amende de 1 million de francs CFA. Cette loi vient à point non seulement rendre justice aux hommes qui se feront encore escroquer, mais vient également attirer des femmes arnaqueuses et les épargne des nombreuses conséquences que peut engendrer la colère d’un homme abusé, à l’égo piétiné. Des conséquences qui d’ailleurs pourront parallèlement détruire l’avenir de l’homme au cas où il commettrait une infraction ou un crime.
Au finish, les torts seront-ils partagés. C’est aux femmes de se réapproprier les valeurs morales africaines comme celles de la dignité, de l’honnêteté sans complexe aucun que suscite l’envie du confort matérialiste, induisant parfois aux comportements déviants. Car refuser des avances et les cadeaux d’un homme n’est pas un crime. Le changement s’opère en premier dans la mentalité et le reste s’arrime. En revanche, il revient aux hommes de retrouver leur amabilité. Car à l’époque, l’homme était le sexe fort et s’exprimait à cœur ouvert devant une femme qui était d’abord séduite par des mots sincères et ensuite par des présents.