Les centres de contrôles techniques: terreau de la corruption ?

Suite au flou juridique qui concerne la fiabilité de l’expertise des centres agréés de contrôles techniques Gabon Autosur et Auto Bilan, les acteurs de ce secteur demandent la fermeture officielle et le report des échéances pour les automobilistes.

En effet, les Gabonais se déplacent dans les centres de contrôle technique, où les intervenants ne travaillent pas dans des conditions qui respectent les directives du gouvernement. Ce qui représente un danger pour eux et pour les automobilistes. Ces centres de contrôle technique affiliés n’ont actuellement clairement pas les moyens de protéger ni leurs salariés, ni les automobilistes. Si l’un est conforme à la règlementation liée à son cahier de charges qui stipule d’avoir l’équipement nécessaire pour les contrôles techniques automobile et de la fabrication des plaques d’immatriculation, il n’en est rien de son concurrent, qui brille par plusieurs manquements graves observé par le ministère des Transports. Des manquements graves liés aux matériels qui n’inquiètent aucunement les responsables d’Auto Bilan.

Selon notre source qui a requise l’anonymat, des rapports du ministère des Transports ont relevé plusieurs manquements auprès des installations d’Auto Bilan, des mises en demeure ont été adressées par l’administration gabonaise, mais celles-ci sont restées sans effets. Tout porte à croire que l’Entreprise Auto Bilan est protégée par une « main noire » qui le mettrait à l’abri contre toute attaque venant du ministère des Transports ou du SPTU (Syndicat des professionnelles du Transport urbain).

Récemment, les syndicalistes du SPTU ont fait une décente inopinée au centre Auto Bilan, découvrant avec stupeur, des installations désuets ou quasi inexistants. Auto Bilan délivre donc des cartes de visites techniques sans pour autant en posséder le matériel requis. Un contraste, quand on pense aux précédents communiqués du ministère des Transports qui donnait le droit à Auto Bilan à délivrer des visites techniques.

D’ailleurs, le président du SPTU Serge Bertrand Bekale déclare: « Aujourd’hui, les centres Auto Bilan délivrent des cartes de visites techniques par complaisance aux transporteurs, mettant ainsi en danger la vie des gabonais ». C’est un cri d’alarme auprès des autorités gabonaises qui semblent avoir fermé les yeux sur le cas Auto Bilan et de ses nombreux manquements criards. Et comme si cela ne suffisait pas, il semblerait qu’Auto Bilan pratique d’énorme réduction de prix pour appâter l’usager.

Malgré la visite récente de Madame le ministre des Transports et de la Logistique dans les centres de contrôle technique Auto Bilan et Gabon Autosur, malgré le constat catastrophique fait sur les installations à Auto Bilan, la situation est restée inchangée…. On serait donc en droit à se poser cette question : A quoi ont servi les multiples changements de ministre, les différentes visites d’inspection du Ministère et les différentes mises en demeure si la situation qui prévaut n’évalue pas ?

Notons que Gabon Autosur c’est équipé de matériel de contrôle technique pour les motocyclettes. L’arrêté mettant en place le contrôle technique obligatoire pour les 2 roues est en cours de signature depuis plusieurs années. Les tarifs des prestations des Centres de Contrôle Technique n’ont pas augmenté depuis 1997, soit plus de vingt ans. L’inflation n’a donc pas été répercutée et cela cause maintenant des problèmes pour l’équilibre financiers des centres de contrôles techniques.

En raison de sa réglementation toujours plus stricte, le contrôle technique constitue aujourd’hui un point névralgique chez les automobilistes. Certains d’entre eux ont même décidé de passer outre ce contrôle pour conduire ou vendre leur véhicule. A l’heure actuelle, la grande majorité des automobilistes savent qu’il est nécessaire de détenir un « procès-verbal de contrôle technique » à jour pour pouvoir conduire ou vendre son véhicule.

D’un point de vue pratique, cela se comprend facilement car le contrôle technique doit satisfaire deux objectifs majeurs : la sécurité (anticiper une panne ou un accident) et la protection de l’environnement (empêcher qu’un véhicule pollue anormalement). Il est alors demandé au ministre des Transports de prendre les dispositions nécessaires, c’est-à-dire de fermer un grand nombre de centres agréés tout en repoussant de quelques jours les échéances de contrôle technique ou de contre-visite.

Obone Flore

Journaliste

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