L’employabilité des jeunes et la création d’entreprises dans les chaînes de valeurs agricoles au Gabon.

Accroitre les synergies entre acteurs en vue d’accélérer l’employabilité des jeunes et la création d’entreprises dans les chaines de valeur agricoles au Gabon.

Au Gabon, la FAO, le Gouvernement et les parties prenantes du secteur agricole réfléchissent sur les opportunités de création d’emplois et d’entreprises dans les chaînes de valeurs agricoles.

Dans le cadre de ses traditionnelles rencontres thématiques, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Gouvernement, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et la confédération gabonaise des Juniors Entreprises ont analysé les facteurs déterminants de l’employabilité des jeunes dans les chaines de valeur agricoles. La rencontre a également permis de présenter les dispositifs institutionnels existants consacrés à la création et à l’accompagnement des porteurs de projets d’entreprises.

Confronté aux défis de la diversification de son économie, le Gabon avec l’appui de ses partenaires au développement a initié des réformes en vue d’améliorer le climat des affaires et optimiser la valorisation de l’offre et des compétences nationales sur le marché du travail à destination des entreprises.  Les institutions clés en la matière sont l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI) et l’Office National pour l’Emploi (ONE).

Durant sa communication, le représentant de L’ANPI a souligné la nécessité d’améliorer la gouvernance interne des jeunes entreprises, souvent individuelles, et l’atteinte de la taille critique en terme de part sociale. Pour sa part le représentant de L’ONE a indiqué que sa structure met à la disposition des jeunes porteurs de projet, le programme ONE-Entreprendre. Ce nouveau dispositif est destiné en priorité aux jeunes de 18-35 ans intéressés par l’auto-emploi et la création des très petites entreprises. ONE entreprendre accompagne le promoteur de projet à hauteur de 90% de son coût.

 

Représentant le Ministre de l’Agriculture, le Directeur Général de l’Agriculture, Max Auguste Oussou, a réitéré la volonté du gouvernement de mettre en place un dispositif plus favorable à des formations professionnelles spécialisées assurant de meilleurs débouchés dans un environnement où le chômage des jeunes diplômés de l’enseignement général est une réalité.  L’extension des incubateurs agricoles au-delà des provinces déjà couvertes par le dispositif existant est un signe fort de cette volonté.

« Il nous faut changer de paradigmes et prendre des mesures en vue de l’accroissement de la production nationale en lieu et place des importations massives et non productives ».

Cela revient à accélérer la mise en œuvre des dispositifs d’accompagnement administratifs, techniques et financiers des promoteurs de projets agricoles, en particulier les jeunes, et de leur offrir l’environnement institutionnel favorable à la création d’emplois et de richesse.

Le secteur de l’agriculture, selon les données de la Banque Africaine de Développement, détient un potentiel encore largement sous-exploité dans une Afrique qui, en 2016 importait encore pour 35 milliards de dollars USD de denrées alimentaires, et dont la facture en 2030 est estimée à 110 milliards de dollars USD.

Le potentiel que présente le développement du secteur agricole et ses différentes chaines de valeur, présente une opportunité de création d’emplois que l’agriculture peut générer à travers ses différents sous-secteurs (agro-sylvo-pastoral et halieutique).

Le groupe thématique sur « jeunes et opportunités d’emploi dans les chaines de valeurs agricoles » fait suite à un atelier sous- régional sur la même thématique organisée conjointement par la FAO et la CEEAC et à une série de séminaires nationaux consacrés à l’entreprenariat.

Dans son intervention, le Représentant de la FAO au Gabon, Hélder Muteia, a noté que « pour relever le défi structurel de la création d’emplois décent dans le secteur agricole, le Gabon doit renforcer son offre et son dispositif de formation professionnelle ainsi que l’amélioration de son environnement des affaires ».

Le secteur privé présent à cette rencontre par le biais des institutions de microfinance, des banques commerciales et du patronat gabonais, a indiqué que des instruments financiers existent et sont adaptés aux besoins de financement des acteurs des chaines de valeur agricoles en particulier des jeunes entrepreneurs. Le représentant du patronat a annoncé la mise en place d’une fondation pour l’entreprenariat au Gabon. Il a également insisté sur le fait que la création d’entreprise repose sur une dynamique de groupe et un lien social (familial, associatif) entre les associés. C’est ce lien social qui est le ciment de la confiance entre associés et qui soutient la notion de gestion partagée du risque

Pour finir, le responsable onusien a réitéré la disponibilité de la FAO à poursuivre sa collaboration avec l’ensemble des partenaires dans le cadre du développement de l’entreprenariat des jeunes dans les chaines de valeurs agricoles au Gabon.

Paul Essonne

Journaliste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *