Le 8 mai 2025, l’Église catholique a élu le cardinal américain Robert Francis Prevost comme nouveau souverain pontife, sous le nom de 𝑳é𝒐𝒏 𝑿𝑰𝑽 . Cette élection marque une première historique : jamais auparavant un Américain n’avait accédé au trône de Saint-Pierre. Si cet événement est salué par certains comme un symbole d’ouverture, il soulève également des interrogations sur l’influence croissante des dynamiques géopolitiques dans les affaires spirituelles du Vatican.
Le conclave de 2025 s’est déroulé dans un contexte particulier. Sur les 133 cardinaux électeurs, 108 avaient été nommés par le pape François, reflétant une volonté de diversification géographique et culturelle . Cependant, malgré cette diversité apparente, le choix s’est porté sur un candidat issu de la première puissance mondiale.
Certains observateurs pointent du doigt une possible convergence d’intérêts entre le Vatican et les États-Unis. La nomination de Léon XIV pourrait ainsi être perçue comme une tentative de renforcer les liens entre l’Église catholique et l’Occident, dans un monde en proie à des tensions géopolitiques croissantes.
Parmi les “papabili”, plusieurs cardinaux africains étaient considérés comme de sérieux prétendants. Le cardinal guinéen Robert Sarah, figure conservatrice respectée, et le cardinal congolais Fridolin Ambongo, engagé dans les questions de justice sociale, incarnaient l’espoir d’une Église plus représentative de sa base mondiale .
Leur mise à l’écart alimente les critiques d’un conclave toujours dominé par des logiques occidentales. Malgré une croissance rapide du catholicisme en Afrique, le continent semble encore loin de peser réellement dans les décisions majeures de l’Église.
L’élection de Léon XIV intervient à un moment charnière pour l’Église catholique. Confrontée à des scandales internes, à une baisse de la pratique religieuse en Occident et à des défis mondiaux tels que les migrations ou le changement climatique, l’institution doit repenser son rôle et sa gouvernance.
Si le nouveau pape parvient à concilier les aspirations des fidèles du Sud global avec les attentes des nations occidentales, il pourrait redonner un élan à une Église en quête de renouveau. Dans le cas contraire, le risque est grand de voir s’accentuer les fractures internes et de compromettre l’unité de la communauté catholique mondiale.
L’élection de Léon XIV ouvre une nouvelle page de l’histoire de l’Église catholique, mais elle rappelle aussi que, même dans le domaine spirituel, les enjeux géopolitiques restent omniprésents.