Lors du sommet de La Valette en Novembre 2015, les dirigeants européens et africains ont montré leur détermination à apporter une réponse commune et efficace aux défis posés par les migrations sur le continent et se sont entendus sur un ensemble de réalisations opérationnelles énoncées dans le plan d’action conjoint de La Valette.
Motivés par l’objectif global de sauver et protéger les vies de personnes le long des routes migratoires, d’offrir des alternatives à la migration irrégulière tout en luttant contre les causes profondes de celle-ci, les Etats ont adopté un plan d’action, fondé sur les principes de partenariat, de solidarité et de responsabilité partagée.
Les réalisations énoncées sont conformes à l’engagement pris par les dirigeants de renforcer la gestion collective des migrations, en reconnaissant que les migrations relèvent de la responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination. La Haute Représentante et Vice-Présidente de l’Union européenne (U.E.), Federica Mogherini a déclaré au sujet des enjeux de la migration internationale: « Aucun pays tout seul ne peut gérer cette problématique. Mais ensemble, nous pouvons mettre en place des mécanismes dignes et sécurisants à même de réguler la mobilité humaine« .
Lors du dernier dialogue international sur la migration à New York le27 mars 2018, William Lacy Swing, Directeur général de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a déclaré « qu’il était temps pour la communauté internationale de se mettre ensemble pour une gestion plus responsable et plus humaine des mouvements migratoires« .
L’une des priorités de l’UE est donc de collaborer avec les Etats concernés, les partenaires internationaux tels que les agences des Nations Unies. Les partenaires européens et africains ont procédé à un premier examen de la mise en œuvre du plan d’action de La Valette lors de la réunion des hauts fonctionnaires qu’ils ont tenue à Malte en février 2017. La prochaine réunion à ce niveau se tiendra à Addis-Abeba les 14 et 15 novembre 2018 et sera l’occasion de faire le point sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan d’action. Au Gabon, l’UE collabore avec OIM à travers l’Action ACP-UE pour les Migrations dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs en matière de lutte contre la traite de personnes. De plus, l’UE, l’OIM et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) travaillent en synergie, notamment en ce qui concerne la réinstallation de réfugiés dans les pays d’accueil et la réunification familiale.
Ainsi, de 2017 à nos jours, l’OIM Gabon a procédé sur le territoire gabonais à l’assistance de personnes victimes aussi bien de traite que de trafic illicite, dont la majorité était des jeunes filles mineures originaires du Togo et Bénin; ainsi que des jeunes migrants originaires du Burkina-Faso, Niger, Cameroun et Congo.
Le plan d’action de La Valette consiste en cinq domaines prioritaires: (1) Avantages des migrations en termes de développement et lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées; (2) Migration légale et mobilité ; (3) Protection et asile; (4) Prévenir la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains et lutter contre ces phénomènes; (5) Faciliter le retour, la réadmission et la réintégration des migrants. La déclaration de La Valette a confié aux mécanismes existants du « processus de Rabat » (pour les routes migratoires reliant l’Afrique centrale, occidentale et septentrionale à l’Europe), du « processus de Khartoum » (pour la route migratoire reliant la Corne de l’Afrique à l’Europe) et de la stratégie commune UE-Afrique un mandat, pour assurer le suivi de la mise en œuvre du plan d’action.