Depuis que la crise sanitaire sévit dans le pays, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures en vue de la relance effective de l’économie. Huit mois après, les stratégies tardent à se mettre en place. Ce 16 décembre 2020, il tentera de lever 20 milliards de fcfa, par adjudication d’obligations du trésor assimilables (OTA) sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Une information qui ne semble pas rassurer les gabonais, sur les objectifs de développement que tentent d’atteindre le gouvernement.
Ces trois dernières années, le Gabon a procédé à plusieurs enquêtes et opérations en vue de renflouer les caisses de l’Etat et lutter contre la corruption. Des opérations qui ont conduit à l’arrestation de plusieurs personnalités et à la saisie de leurs biens. Et parmi ces biens, la découverte des coffres forts contenant des sommes d’argent, ont été publiés à travers les réseaux sociaux. Des années après, ni le gouvernement à travers le ministère de la justice et celui de la lutte contre la corruption, encore moins la commission nationale de la lutte contre l’enrichissement illicite ne daignent informer les gabonais sur la suite de ces évènements, et le lieu où se trouve l’argent retrouvé lors des perquisitions.
Au moment où, les gabonais s’apprêtent à célébrer les fêtes de nouvel an, dans la douleur à cause des mesures barrières, la direction générale de la comptabilité publique et du trésor du Gabon annonce que le Gabon effectuera, dès le 16 décembre, deux opérations de lever de fonds d’une valeur globale de 20 milliards de francs CFA sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale. De l’argent dit-on, qui devrait permettre de relancer l’économie du pays. Question, la relance de l’économie Gabonaise passe-t-elle forcement à travers des emprunts ou des émissions d’obligation du trésor assimilables ? Pourquoi l’argent issue des opérations de lutte contre la corruption et task force n’est-il pas injecté dans l’économie du pays ? A qui appartient cet argent ? Autant de questions qui taraudent l’esprit du gabonais lambda, à l’annonce d’une levée de fonds du Gabon.
La première opération, selon la direction générale de la comptabilité publique et du trésor est d’une maturité de trois ans et assortie d’un taux d’intérêt de 5,75%, remboursable au 11 décembre 2023. La deuxième quant à elle, d’une maturité de 7 ans, remboursable au 18 décembre 2027 est assorti d’un taux d’intérêt de 7,50 % du nominal. Une situation déplorable, surtout quand on regarde les dates de remboursement, le 11 décembre 2023, 18 décembre 2027, des dates très importantes pour la vie de la nation.
En effet, en 2023, le Gabon organisera l’élection présidentielle, le prochain Président de la Républiques ou la nouvelle équipe gouvernementale va devoir batailler et user de stratégies pour rembourser cette dette, que le gouvernement dirigé par Rose Christiane Ossouka, tente de contracter.
Une chose est sure, les gabonais attendent des véritables réponses, à la situation de précarité dans laquelle se trouve le peuple depuis la crise sanitaire. Mais également, la lumière sur l’argent issue de différentes opérations et task force organisées par le gouvernement et le palais du bord de mer de Libreville.