Le Gabon a récemment procédé à un rachat anticipé de 50 % de son Eurobond, une dette souscrite par l’ancien régime pour un montant de 192 milliards de francs CFA, soit environ 300 millions de dollars. Cette opération, dont l’échéance initiale était prévue pour juin 2025, témoigne de la volonté du pays de renforcer sa crédibilité sur les marchés financiers internationaux. En effet, en anticipant ce rachat, le Gabon montre sa capacité à honorer ses engagements financiers, malgré les récentes turbulences politiques.
Ce rachat anticipé fait partie des actions mises en place par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui œuvre pour le redressement économique du pays. L’opération, qui intervient huit mois avant l’échéance prévue, marque un tournant dans la gestion des finances publiques gabonaises. Elle permet également de réduire le poids de la dette sans avoir recours à une nouvelle émission d’obligations, évitant ainsi d’alourdir la charge financière future.
L’impact de ce rachat se traduit par un regain de confiance de la part des partenaires financiers du Gabon, tels que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, et la Banque africaine de développement (BAD). Ces institutions, souvent sensibles aux capacités de remboursement de leurs partenaires, voient dans cette initiative un signe de solvabilité et de stabilité financière. Le Gabon, malgré une situation politique complexe, parvient ainsi à rassurer ses créanciers sur son sérieux et son engagement envers ses obligations.
Le président de la République a souligné l’importance de cette action en affirmant que « racheter la moitié de notre Eurobond démontre notre détermination à restaurer la crédibilité de la signature du Gabon ». Ce geste traduit une volonté de renforcement de l’image du Gabon sur la scène internationale, un signal fort pour les marchés qui prennent en compte la gestion rigoureuse de la dette comme critère de confiance.
Les eurobonds, ou euro-obligations, permettent aux gouvernements de s’endetter en devise étrangère, souvent pour financer des projets de développement ou pour restructurer des dettes existantes. En procédant au rachat anticipé de cette obligation, le Gabon inscrit son action dans une logique de gestion responsable de ses finances publiques, dans un contexte où la crédibilité et la stabilité financière sont essentielles pour l’attrait des investissements étrangers et pour soutenir la relance économique du pays.