Le FSRG profite du Coronavirus pour s’en mettre plein les poches.

Pour le Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG), la crise sanitaire représente une opportunité avec la détention d’actifs de trois sociétés privées notamment 49% dans Gabon Telecom, 21% dans la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG) et 26,1% dans l’Union gabonaise des banques (UGB), le tout estimé à 184,45 milliards de francs CFA.

Au Gabon, le Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG) est très proches du pouvoir. Il rend des comptes à l’Etat. Mais pourtant, le FSRG est lié principalement à l’exploration des matières premières, pour l’essentiel le pétrole et le gaz et aux ressources minérales du pays. D’une manière générale, les montants du FSRG restent flous, ce qui est probablement voulu et en tout cas volontairement entretenu, car ce fonds peut aussi avoir une fonction de dissuasion. Le Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG) est un investisseur vraiment particulier car son horizon d’investissement est celui de l’État, donc de beaucoup plus long terme que celui de tous les autres investisseurs. Il est à la recherche de rendement et de plus-value, sans que cela ne l’empêche pour autant d’avoir par ailleurs d’autres objectifs ou des arrière-pensées. C’est dire que le FSRG a forcément un objectif stratégique parce que l’État a aussi des objectifs qui, au-delà du rendement, sont nécessairement multiples : ils impliquent notamment la défense nationale, l’influence, la souveraineté interne et externe, la projection de puissance.

Le Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG) n’est pas un fonds comme les autres, puisqu’il n’a pas d’autorité de supervision. Que nous le voulions ou non, il fait partie de notre écosystème. Que l’on réalise une approche gagnant-gagnant, car il présente de gros avantages : c’est un actionnaire idéal avec sa vision de long terme et sa très forte capacité d’investissement ; lorsqu’il entre au capital d’une entreprise, il rassure sur sa pérennité, et surtout il peut en devenir partenaire, notamment en lui donnant un accès privilégié à son propre marché domestique.

Compte tenu du fait qu’en relatif, le FSRG verra ses encours baisser, il va donc continuer à gonfler pour passer, dans quelques années, de 5 % à peut-être 10 % de l’épargne national. Puisqu’il va être alimenté par des rentrées d’argent, ils seront, en flux, les principaux acheteurs ou vendeurs. Disposant d’argent nouveau à investir, le FSRG aura des stratégies d’investissement de plus en plus sophistiquées et aura une influence très importante sur les marchés financiers qui, en étant hyperactifs, avec un tout petit montant d’encours, arrive à faire varier un cours de Bourse de manière très importante dans une même journée. Même s’il ne représente, en stock, que quelques pour cent de l’épargne national, le Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG) aura, en flux, un impact important dans les années qui viennent.

Pendant que les réserves de change vont progresser au rythme du commerce mondial, les encours des fonds mutuels et des fonds de pension vont, eux, se réduire. C’est bien une manière de préparer l’avenir que de favoriser sciemment le développement du commerce international.

Paul Essonne

Journaliste

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