Depuis quelques jours, la question du « quand et comment » allons-nous sortir du confinement est sur toutes les lèvres. La question est cruciale ; elle implique de concilier les exigences de protection de la santé de la population tout en ne prolongeant pas indûment les conséquences psychologiques, sociales et économiques difficiles du confinement actuel. S’impose alors une stratégie de déconfinement progressif en 3 axes d’action complémentaires : maintien de la distance sociale, mise en place d’un dépistage massif, implémentation de procédures à large échelle.
Alors que la date de la fin du confinement n’est pas connue à ce jour, la sortie de la quarantaine après plusieurs semaines d’isolement va demander de se pencher sur des questions sanitaires, économiques, sociales. Surtout, la vie pourra-t-elle reprendre son cours comme avant ?
Le déconfinement sera très progressif, tout comme la mise en place du confinement l’a été. Le risque de déconfiner trop vite est que l’épidémie reparte aussi vite. Il faudra mettre en place des règles. Sans doute d’abord lever le confinement pour les personnes négatives. Cela suppose donc de tester tous les Gabonais au Covid-19.
Le déconfinement va être complexe, et pour déconfiner, il va falloir s’inspirer des autres. L’impact de cette crise sur notre vie est une vraie question. Un déconfinement exigera le maintien de précautions sanitaires pendant de longs mois et reposera sur des tests massifs et l’isolement des malades. Face à beaucoup d’inconnues qui entourent encore le virus, les Gabonais vont devoir apprendre à vivre avec lui et attendre encore longtemps pour retrouver leur vie d’avant la crise.
Les commerces actuellement fermés en raison de la crise sanitaire ne pourront donc rouvrir que s’ils font respecter les gestes barrières et prennent des mesures de distanciation sociale. Les bars et les restaurants resteront en revanche fermés car leur activité ne permet pas de limiter dans un premier temps la circulation du virus.
En termes économiques, une fois prise la mesure de la portée de ce confinement, il est possible, en ordre de grandeur, d’en évaluer le coût pour l’économie gabonaise. Le coût intégral d’un mois de confinement, coûts visibles plus coûts cachés, pourrait ainsi atteindre jusqu’à 6% du PIB.
Ce coût intégral gigantesque du confinement pose la question de sa durée supportable pour une économie et par voie de conséquence pour la santé du pays. Est-ce deux mois, trois mois, quatre mois, plus… ? Se pose également la question de l’ampleur du plan de relance économique à budgéter pour soutenir et relancer une économie après un tel choc.
Le processus est semé d’embûches et risque de mener à de nouvelles flambées de cas s’il est mal calibré. Pour déclarer une épidémie vaincue, il faut normalement attendre qu’une période correspondant à deux fois la période d’incubation maximale du virus concerné se soit écoulée sans apparition d’un nouveau cas. Pour la COVID-19, il faudrait théoriquement attendre 28 jours sans que de nouveaux cas apparaissent avant de relâcher sérieusement les mesures de contrôle, ce qui paraît impraticable.
Les autorités devront garder un œil attentif sur l’évolution des cas demandant une hospitalisation aux soins intensifs et à revenir rapidement à des mesures plus sévères si elles constatent des signes d’emballement. Ces resserrements seront chaque fois plus efficaces.