Comment peut-on autant détester un homme ou son pays? C’est la question qui s’impose et qu’on se pose lorsqu’on entend des individus qui se disent responsables appeler à la candidature d’Ali Bongo Ondimba pour un énième mandat à la tête du Gabon. Si cette attitude n’est pas de la folie, alors c’est tout simplement de la méchanceté à l’état brut. Elle cache mal l’explosion en plein vol que ces derniers réserveront au fils d’Omar Bongo Ondimba en 2023.
Les sociologues ou les psychologues de notre pays ont là un très bon cas d’école à décortiquer. Comment peut-on faire croire au monde entier qu’après deux ans de privation des libertés publiques justifiés par la pandémie du covid-19, avec autant de doutes sur l’existence réelle d’Ali Bongo Ondimba et un accroissement exponentiel du taux de pauvreté au Gabon, les individus qu’on a corrompu, transporté et qui sont apolitiques pour la plupart soutiendraient une énième candidature du président de la République fragilisé par AVC?
La Sainte Bible qui est considérée comme un livre sacré nous enseigne que c’est la foule qui, le mercredi avait crié « Hosanna au fils de David » pour acclamer le Christ Jésus, qui cria le vendredi « A mort, crucifiez le ». C’est dire qu’avec cette expérience symbolique, quelle crédibilité donner à ces marrées humaines trompeuses et sans réelle conviction? Ce funeste projet est tout simplement suicidaire.
Cette situation regrettable ne peut que nous replonger dans le passé d’août 2016. Autrement dit, si c’est la foule venue nombreuse qui constituerait un argument pour légitimer le projet critiqué, n’y avait-il pas la foule à tous les meetings d’Ali Bongo Ondimba en 2016? La réponse est affirmative. Mais quelle fut la réalité observée à la fin? Ceux qui étaient Censés porter le candidat du PDG jusqu’au bout n’avaient-ils pas déserté? On en veut pour preuve le résultat des urnes dans la localité respective de ceux qui aujourd’hui ont décidé de sacrifier Ali Bongo en public? Jusqu’au bout nous volerons à son secours, nos épées à la main, pour protéger sa vie comme nous l’avons fait et assumé devant tous en août 2016.
C’est pourquoi, cette sorcellerie publique nous l’arrêterons au nom du « Gabon d’abord » des pères fondateurs de notre pays. Ali Bongo Ondimba est désormais un patrimoine national. Aussi, il convient de le protéger de tous dangers. Il mérite plus que jamais de se reposer et de profiter de la vie autrement. Son état de santé fragilisé par la maladie l’impose. Ne pas le comprendre, c’est choisir de le tuer en lui faisant subir une overdose du pouvoir.
Si ceux qui appellent à une énième candidature d’Ali Bongo Ondimba voulaient conserver le pouvoir qu’ils semblent tant affectionner, ils auraient dû développer les mécanismes porteurs qui rassureraient les populations et les partenaires du Gabon. Malheureusement, cela n’a pas été le cas.
Des perfides trompeurs ont laissé des enfants pour ne pas dire des profanes s’amuser avec le maillet du grand maître pendant sa grande absence. N’étant pas en tenue régulière, les colonnes se sont vidées de ses vrais initiés pour laisser place à des imposteurs déguisés. Comment alors ouvrir les travaux alors qu’ils n’ont ni l’âge et qu’il n’est plus l’heure?
Le Gabon regorge de cadres compétents qui ont déjà fait leurs preuves et qui peuvent encore apporter pour le développement du pays et sa stabilité. Que chacun sorte alors son bilan et laisse les populations et les partenaires du Gabon apprécier.
En septembre 2005, alors qu’il recevait les autorités de la principauté d’Andorre, Jacques Chirac eût un AVC. Il lisait son discours mais ne comprenait plus. Aussitôt rendu à l’hôpital d’instruction des armées du Val-de- grâce de Paris, il lui a été détecté un AVC qui lui valut moins de dix jours d’hospitalisation. Pas une, pas deux, les politiques et certains citoyens demandaient à voir clair dans cette affaire. C’est ainsi que son bulletin médical fut rendu public par les médecins en charge de sa situation sanitaire. Certes c’était la fin de son deuxième mandat mais l’histoire nous raconte que les séquelles de cet AVC l’ont poursuivi jusqu’à la fin de sa vie, l’entraînant même dans les bras de la mort.
Ali Bongo Ondimba, le président de la République, qui a subi un AVC hémorragique, ne doit pas être pris en otage par des gens qui en réalité ne pensent qu’à leur petite et éphémère position sociale personnelle. Que les perfides trompeurs en action sachent que Stéphane Hessel, auteur du best-seller « Indignez-vous « , Daniel Cordier, le secrétaire de Jean Moulin, grand stratège de la résistance installé au Panthéon, Hubert Germain, le dernier compagnon de la Libération de la France ont tellement dit et donné sur l’esprit de la résistance qu’on ne peut laisser le Gabon sous occupation des impies. Ali Bongo Ondimba mérite de profiter de la vie différemment. Nous y veillerons.
La charge présidentielle est tellement pesante et toute aussi lourde que plus de 25 paniers de tubercules de manioc équivalant à des centaines de kilos. Qui peut laisser son parent terrassé par un AVC handicapant porter une charge aussi lourde? De grâce, laissez Ali Bongo Ondimba se reposer tranquillement. Que ceux qui peuvent ou veulent se présentent à la prochaine élection présidentielle.
Par Télesphore Obame Ngomo