Le débat de Missélé eba’a: Ce qu’il faut savoir de la justice française…

Selon les récents ouvrages de droit qui parlent de l’indépendance du juge en France, il est dit que  » l’indépendance de l’autorité judiciaire est consacrée par la Constitution de la cinquième République. Elle résulte non seulement de la séparation des pouvoirs, mais encore des garanties statutaires qui mettent les magistrats à l’abri des pressions ou menaces qui pourraient peser sur leur faculté de juger ».

C’est tout ce qu’a toujours souhaité le syndicat des magistrats du Gabon par la voix de son président, Germain Nguema Ella. En effet, lors de ses différentes sorties publiques, il a très souvent dénoncé la vassalité de certains magistrats face au diktat ou aux caprices du pouvoir exécutif. Une attitude qui porte gravement atteinte à l’indépendance du juge gabonais et discrédite son action, ses décisions.

La violation des procédures, la manipulation de l’opinion publique, l’hégémonie des task force, le zèle de certains hommes dits de lois ont toujours été les réalités de nos tribunaux du Gabon. Or, cela devrait être tout le contraire. Avec autant de détournements de fonds publics orchestrés par nos dirigeants, autant de conflits d’intérêts réalisés par ceux qui ont la responsabilité de gérer notre « bien commun », autant d’injustices qui contribuent à paupériser les gabonais et à construire un état d’esprit belliqueux, le magistrat gabonais ne joue pas du tout son rôle et a déjà échoué à sa mission. Il répondra sans aucun doute devant l’histoire.

Où en sommes-nous avec la question des 441 milliards de francs XAF d’évasion fiscale enregistrée au compte de l’année 2021? Comment est-ce possible avec autant de task force dites opérationnelles, des scorpions arbitraires en liberté et des « uniques grands voleurs » de la République pourtant déjà en prison ? Où en sommes-nous avec les actions en justice après la lecture des faits graves contenus dans l’enquête parlementaire sur la gestion des fonds covid-19? Des députés qui protègent des voleurs, incroyable. Quelle honte pour notre pays devant le corps diplomatique et les médias étrangers qui y résident.

Heureusement que l’histoire des collabos en France sous l’occupation allemande enseigne suffisamment et rassure pour l’avenir. Ces complices de fait, au nom de la justice et au nom de la République répondront, tôt ou tard. Le modèle français qui fût bon et efficace inspire vraiment: les femmes collabos furent tondues, déshabillées et invitées à sillonner toute nue les rues de France sous les injures méritées et les crachats jetés en kilos. Les hommes, traîtres de la République, furent tout simplement condamnés à mort. Tel est le sort mérité de tous ceux qui exécutent le sordide projet sorti des annales de Ryad: enculer la République.

Pendant ce temps, l’esprit du Gabon continue de crier justice quand en France, des puissants comme Vincent Bolloré, l’une des plus grosses fortunes de ce pays, sont en passe de subir la même rigueur judiciaire que la racaille d’Argenteuil, c’est que la justice fait son travail.  Lorsque des hommes comme Patrick Balkany,  élu de la République pendant plus de trente ans et homme d’affaires influents, proche des premiers cercles du pouvoir, sont jetés en prison. C’est que la justice française est indépendante et fait réellement son travail.

A voir Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Élysée, ancien ministre de l’intérieur, ancien directeur général de la police nationale tutoyer les murs de la prison pour des faits de corruption, escroquerie, et autres délits, c’est que la justice française est réellement indépendante et fait correctement son travail. Savoir que Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française porte un bracelet électronique après avoir été condamné pour plusieurs affaires, c’est la preuve que la justice française est indépendante et fait vraiment son travail.

Par conséquent, on se demande qu’est-ce qui pourrait bien empêcher le juge français de condamner des gens qui ont décidé de séquestrer des français de façon  injustifiée, en plus, dans des conditions inhumaines inacceptables? Précisons que telles furent les conclusions du groupe de travail de l’ONU. Ce qui constitue une base de travail solide pour le juge français.

Aussi, le simple fait de mettre en examen ou d’émettre des mandats d’arrêts internationaux à l’encontre de tous ceux qui, de près ou de loin, ont violé le droit international précisé dans les dispositions expliquant l’entraide judiciaire, c’est déjà un discrédit fort pour certaines autorités gabonaises ou pour toutes personnalités impliquées dans cette séquestration constatées. Elles n’auront pas d’autres choix que de démissionner ou de se rendre afin d’éviter plus d’humiliation.

Le juge français sait ce qu’on entend par indépendance de la justice. Faut-il rappeler l’histoire d’Eva Joly dans l’affaire Elf, cette juge française qui avait sérieusement bousculé de nombreux chefs d’état, pourtant encore bien enracinés dans leur superpuissance? Bien heureusement ces derniers, pleins de sagesse, avaient préféré l’apaisement au conflit inutile, perdu d’avance. Mais pour faire ce choix il faudrait déjà avoir les pieds sur terre et la tête sur les épaules. C’est pourquoi, très bientôt, la réalité rappellera à certains que l’unique président du Gabon qui bénéficie d’une immunité présidentielle s’appelle Ali Bongo Ondimba. L’imposture n’a jamais été éternelle. Libérez les otages français au Gabon serait déjà un bon début. Auquel cas, le retour de manivelle s’annonce amer et sévère.

Par Télesphore Obame Ngomo

Paul Essonne

Journaliste

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