En affirmant à l’ouverture de la présente session d’entrée en service que l’assemblée nationale actuelle était la représentation nationale, Jean François Ndongou le président nommé de cette institution transitoire s’est fourvoyé.
En effet, une assemblée nationale nommée a une légitimité démocratique réduite et une représentativité de copains-coquins, car les critères de nomination utilisés étaient subjectifs.
Une assemblée constituante peut à cet égard être plus acceptée par les populations.
Une assemblée nationale nommée ne jouit pas d’une légitimité démocratique et d’une représentativité suffisante, sa revendication d’être la représentation nationale est donc contestée.
Ensuite, à écouter le discours venant d’en face, on se demande de quel mandat a parlé la Présidente nommée du Sénat.
Madame Palette Missambo, une grande dame, ne peut ignorer que le concept de mandat est associé à des représentants élus dans le cadre d’un processus démocratique.
Or ici, nous sommes dans le cas d’un régime militaire qui a nommé une assemblée nationale et un sénat sans un processus électoral transparent et libre. Il est donc discutable de parler de mandat.
La légitimité d’un mandat dépend de l’acceptation et de la reconnaissance de ces institutions par la population et par la communauté internationale.
Bien que l’actuel régime militaire soit considéré avec bienveillance par le peuple gabonais, il n’en demeure pas moins qu’il est illégitime et non démocratique. Alors les assemblées nommées par celui-ci ne bénéficient pas d’un mandat légitime aux yeux de nombreux observateurs.
De plus, dans un contexte de transition démocratique, il est essentiel que la durée et les modalités de cette transition soient déterminées de manière consensuelle, en tenant compte des aspirations de la population et des principes démocratiques. Les décisions prises par des institutions nommées par un régime militaire peuvent donc être remises en question en termes de légitimité et de représentativité car la durée de la transition n’est pas encore fixée.
Ainsi, les prétentions exprimées dans les discours des présidents des deux chambres du parlement sont en tout point de vue en porte à faux avec la réalité.
Invitation leur est adressée pour se raviser rapidement.
Le débat démocratique est là.
Par PETIT-LAMBERT OVONO ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES PRÉSIDENT DE SOGEVAL