Dans le tumulte politique que traverse le Gabon aujourd’hui, un phénomène attire l’attention : la multiplication des démissions. Ces départs, parfois bruyants, parfois silencieux, soulèvent des interrogations, suscitent des critiques, mais traduisent aussi une vérité souvent négligée : la démocratie, c’est aussi le droit de partir.
Dans une démocratie, adhérer à un parti politique ou en démissionner fait partie du jeu. Ce sont des actes normaux, parfois personnels, parfois stratégiques, mais toujours légitimes. Comme le disait *Nelson MANDELA* : « Un bon leader peut engager le débat franchement et complètement, sachant qu’à la fin, lui et l’autre camp doivent être plus proches, et non plus éloignés. » C’est aussi cela, la démocratie : avancer avec ses convictions, même si elles évoluent.
La politique, par essence, est un engagement pour l’intérêt collectif. Mais elle est aussi traversée par des trajectoires individuelles, car chacun y entre avec ses rêves, ses valeurs, ses ambitions. *Emmanuel MACRON* a quitté le Parti Socialiste pour créer *En Marche* ; *Jean-Luc MÉLENCHON* a claqué la porte du PS pour lancer *La France Insoumise*.
En Afrique également, de nombreux leaders ont rompu avec leurs formations d’origine pour suivre une ligne politique différente, au service d’une vision renouvelée de l’intérêt général.
Ces choix provoquent souvent des émotions contraires. L’adhésion est applaudie, la démission est critiquée. Elle peut même être perçue comme une trahison. Et pourtant, il n’y a pas de démocratie vivante sans liberté de choix. De la même manière que l’on célèbre un nouveau militant, il faut savoir respecter celui qui part. Ce respect mutuel est le fondement du débat démocratique.
Il est temps de moraliser la vie politique. Être membre d’un parti n’est ni une prison ni un serment éternel. Si un individu a bénéficié d’un parti, ce dernier a aussi profité de ses idées, de son engagement, de son énergie. Le lien est réciproque. Il doit donc rester libre, digne et respectueux.
*Car en démocratie, la loyauté ne s’impose pas : elle se mérite.*