De plus, le Président Barro s’est étonné pour le fustiger, l’omerta institutionnalisée sur la santé du président Ali Bongo ondimba. Tous ceux qui s’interrogent ou ont l’outrecuidance de s’interroger sur sa capacité à remplir ses lourdes charges d’Etat, sont tout de suite voués aux gémonies. Malgré ces intimidations de toutes natures, cela n’ébranlera pas « la détermination du peuple gabonais dans sa quête inlassable de justice et de vérité. »
Ensuite, sur le plan économique, le constat n’est guère reluisant. Les habitudes ayant la peau dure. Malgré l’énorme potentiel économique dont dispose le pays, un groupuscule de personnes tapies dans les hautes sphères de l’administration et, parce que tenant les manettes de l’économie du pays, a procédé, depuis une dizaine d’années, au pillage en règle de ses ressources à travers un enrichissement effréné jamais vu dans ce pays. Le corollaire de cette mise à sec de l’argent public, est l’endettement massif du gouvernement dont les ressources actuelles ne se limitent qu’aux charges de fonctionnement d’un « Etat en quasi cessation de payement, au détriment du financement des infrastructures structurantes ».
Face à ces difficultés de trésorerie, signes d’un manque évident de rigueur, tous les chantiers ou presque, sont à l’arrêt, faute de financement. Les sociétés ferment et licencient massivement les gabonais amplifiant le taux de chômage déjà stratosphérique. Cette gestion au rabais inquiète outre mesure les potentiels investisseurs qui hésitent, polluant ainsi le climat des affaires ce malgré moult tentatives de séduction de ces investisseurs étrangers. L’attractivité Gabon ne paye pas de mine.
Enfin le social. Pour Alexandre Barro Chambrier, le corollaire de cette gestion politique et économique équivoques est l’assombrissement du tissu social. Les populations, chaque jour que Dieu fait, dépérissent et sombrent dans la paupérisation. Le chômage atteint des taux inimaginables, le coût de vie est sans cesse en augmentation créant les conditions d’une précarité pourtant surmontables. Ajoutées à cela, les récentes mesures d’austérité prises par le gouvernement le 29 mars denier concernant, notamment la mise en place de la contribution de solidarité sur les hauts revenus(CSRH), la réduction, pour ne pas dire le licenciement de 50% de la main d’œuvre non permanente(MONP) et les nouvelles conditions d’octroi de bourses. Au lieu de trouver les portes de sortie de la grande paupérisation ambiante, le gouvernement, par ses décisions, encourage plutôt leur maintien.
Face à ce tableau sombre, Alexandre Barro Chambrier a proposé des pistes de sortie de cette crise multidimensionnelle à laquelle fait face le Gabon. Ces solutions passent nécessairement par une restructuration institutionnelle et idéologique du parti. Tout le sens à donner au thème du congrès qui s’intitule « Asseoir le parti sur des bases solides et durables ».
Revenant sur les raisons de la participation de son parti aux dernières élections couplées législatives et locales, le président Barro a estimé qu’il était normal pour un parti politique ambitieux qui doit accéder au pouvoir, de jauger l’impact de son offre politique auprès des populations, « La politique de la chaise vide » étant plutôt contre-productive. Ainsi, malgré les insuffisances du cadre électoral actuel, le parti a récolté, sur l’ensemble des deux élections couplées, quatre députés à l’assemblée Nationale, 85 conseillers municipaux et départementaux dont cinq membres des bureaux des conseils. Une moisson en demi teinte, comme le reconnaîtra d’ailleurs le président Barro lors de son discours d’ouverture.
Sur le plan idéologique et institutionnel, le parti, dans le cadre de ses défis futurs, a procédé à une mue sur le plan organisationnel avec la réorganisation de son bureau politique, le toilettage des statuts et un règlement intérieur qui sied à un parti politique responsable ancré dans l’opposition. C’est donc un travail de titan abattu dans les différentes commissions qui ont mobilisées aussi bien les femmes, les jeunes et les anciens. A l’issue des travaux en commission qui a abouti aux différentes conclusions lors de la plénière, le parti a changé de nom. Il est devenu le Rassemblement pour la patrie et la modernité(RPM).

