Au regard du dernier rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’état de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le monde, il apparaît nécessaire de travailler ensemble et d’agir maintenant à inverser les tendances actuelles. Dans le monde, « 821 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique. Mais parallèlement, 1.9 milliard d’individus sont en surpoids dont 627 millions d’obèses », a déclaré Hélder Muteia, Coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon lors de son discours.
A l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation placée sous le thème « Agir pour l’avenir. La Faim Zéro en 2030, c’est possible », la FAO en partenariat avec le Gouvernement gabonais a commémoré ce 16 octobre 2018 à Libreville, dans les locaux de l’organisation onusienne cet évènement sous le sceau de l’action et de la sensibilisation des jeunes. Le thème de cette année souligne la nécessité et l’urgence de mutualiser et d’intensifier les efforts pour parvenir véritablement à un monde libéré de la faim et de la malnutrition sur toutes ses formes.
En Afrique, les facteurs qui favorisent le nouvel élan d’accroissement de la faim sont les conflits, les changements climatiques et les crises économiques.
Cadrant avec cette édition visiblement portée vers l’avenir, cette célébration a vu la participation des plusieurs élèves et lycéens de la capitale gabonaise qui ont été initiés sur les métiers de l’agriculture et sensibilisés sur les bonnes pratiques agricoles durables et habitudes alimentaires, notamment le gaspillage de nourriture, la qualité de l’alimentation et l’utilisation rationnelle des ressources de la planète. La sensibilisation par les discours et les échanges a laissé le pas à la mise en situation des participants. Les élèves ont effectué des activités manuelles dans le jardin démonstratif de la FAO. Ces activités se sont déclinées sur plusieurs domaines ayant tous trait à la nutrition qui, elle, est un domaine transversal.
Selon le Ministre de l’agriculture, de l’élevage chargé du Programme GRAINE, le Gabon au cours de ces dernières années a multiplié les initiatives pour parvenir à cet objectif ‘’Faim Zéro’’. En effet, « la structuration de la lutte contre la faim au Gabon se fait principalement autour du Programme GRAINE, initiative la plus ambitieuse de notre histoire agricole, dont la mise en œuvre va être optimisé par le PAPG1.Ce prêt de 65 milliards de XFA consenti par la Banque Africaine de Développement à notre pays pour renforcer les capacités des agriculteurs et améliorer les infrastructures en zone rurale, permettra d’asseoir l’efficacité du Programme GRAINE qui est désormais ouvert aux entreprises individuelles et à toutes les spéculations » a déclaré Biendi Maganga-Moussavou.
Au Gabon, « en dépit de la contre-performance mondiale et sous-régionale, il est encourageant de noter que la population sous-alimentée ne disposant pas d’assez de nourriture du point d’un point de vue quantitatif a diminué de 9,7% en 2004 à 7% en 2017, soit une baisse de 48.600 personnes » a- t- il ajouté.
Pour le Coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon « le Gabon dispose d’un potentiel énorme dans le domaine agricole pouvant aider le pays non seulement à sortir de la crise économique qu’il traverse actuellement, mais également à améliorer sa situation alimentaire et nutritionnelle, et contribuer ainsi à atteindre l’objectif faim zéro. C’est pourquoi en partenariat avec la FAO, le Gouvernement a signé en mai 2017 le deuxième Cadre de programmation pays qui englobe trois domaines prioritaires qui s’articulent autour du renforcement de la gouvernance institutionnelle et des capacités nationales ; de la gestion durable des ressources naturelles et du développement des chaînes de valeurs durables dans l’agriculture, l’élevage, la forêt, la pêche et l’aquaculture » a déclaré Hélder Muteia.
Le Représentant de la FAO et le Ministre de l’agriculture, de l’élevage chargé du Programme GRAINE, accompagnés des élèves et officiels ont pris part aux activités de démonstration de production des plantes, de valorisation des ressources forestières et de protection de la biodiversité ainsi que de vulgarisation du potentiel halieutique.