La FAO : Les futurs plans de gestion durable des pêcheries démersales du Gabon.

Les deux parties s’engagent à renforcer leur collaboration pour exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.

Un groupe de travail scientifique a été conjointement organisé en juin dernier par le Gouvernement du Gabon et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’évaluation des ressources halieutiques démersales au Gabon et l’évaluation économique des performances économiques du secteur des pêches.  Les résultats de ce Groupe de travail ont été restitué le 19 Juin lors d’une réunion élargie associant les Hauts responsables des départements ministériels chargés de la Pêche, de la Mer, de l’Environnement, de la Recherche Scientifique, de l’Economie, des Finances, du Centre national de la recherche scientifique et de technologie (CENAREST), de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN / Programme Gabon Bleue). Ont pris part également pris part à cette restitution les Organisations Non Gouvernementales intervenants dans le secteur, les associations de pêcheurs artisanaux et armements gabonais de pêche industrielle.

Le cérémonie d’ouverture a été présidée par le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de l’Alimentation Biendi Maganga Moussavou en présence du Ministre de la Forêt, de la Mer de l’Environnement Chargé du Plan climat, du Secrétaire Général du Conseil National de la Mer, du Coordonnateur du Bureau Sous-régional pour l’Afrique centrale et Représentant de la FAO au Gabon et du Secrétaire Exécutif de la Commission Régionale des Pêches du Golfe de Guinée (COREP).

Dans son allocution d’ouverture le Coordonnateur du Bureau sous Régional de la FAO pour l’Afrique Centrale et Représentant de la FAO au Gabon, Hélder Muteia a souligné qu’« une meilleure connaissance sur les pêcheries gabonaises est, en effet, une condition nécessaire à une gestion rationnelle du capital naturel halieutique du pays devant contribuer pleinement à l’atteinte des objectifs fixés par le Gouvernement en termes de croissance économique durable, de création d’emplois décents et de sécurité alimentaire et nutritionnelle pour les populations ».

Pour sa part, le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de l’Alimentation, Biendi Maganga Moussavou a remercié la FAO pour son soutien dans le cadre la mise en œuvre du domaine prioritaire relatif à la gestion durable des ressources naturelles contenu dans le Cadre de Programmation Pays (CPP 2017-2022) cette démarche « permet une gestion responsable et rationnelle de nos ressources halieutiques au regard de notre ambition de procéder à une exploitation durable de ces ressources naturelles ».

Le Groupe de travail a produit des évaluations sur le statut d’exploitation de trois (3) stocks de poissons démersaux côtiers :  les bars (Pseudotolithus senegalensis, Pseudotolithus typus), les capitaines (Polydactylus quadrifilis, Galeoides decadactylus), les bossus (Pseudotolithus elongatus) et le stock de crevettes côtières (Penaeus notialis). Bien que la disponibilité et la qualité de l’information aient constitué une limite réelle pour parfaire certaines approches d’évaluation des stocks, les résultats obtenus par les méthodes adaptées aux pêcheries à données limitées indiquent que les ressources démersales ayant fait l’objet d’évaluation, ne font pas face à une situation de surexploitation.

Au plan des performances économiques, la contribution de la branche pêche et aquaculture au Produit Intérieur Brut (PIB) National se situerait autour de l’ordre 0,44 % en 2016. La forte réduction des capacités de pêche (diminution de 80 % du nombre de navires industriels entre 2000 et 2018) et consécutivement de la production nationale (- 33%) sur la même période a également eu pour conséquence une forte réduction de la contribution du secteur aux recettes publiques en terme de recouvrement des droits d’accès à la ressource et de taxe à la production (- 87% entre 2014 et 2018). En raison de la demande importante en poisson du marché gabonais (le Gabon est le second pays en Afrique en consommation de poissons par an et par habitant, soit 35,5 kg/an/hab) et de la baisse de la production nationale, le solde de la balance commerciale connait un déficit croissant depuis le début des années 2000 qui se situent en 2016 à -25.000 tonnes en volume et -55 millions de US Dollars en valeur.

Les résultats de ces travaux incitent à penser que le Gabon ne fait plus face, pour les principales ressources démersales côtières évaluées, à l’urgence de la surexploitation, et peut ainsi envisager sereinement la mise en place du cadre de gestion lui permettant d’améliorer significativement et durablement les retombées économiques et sociales de ce secteur d’espoir pour la diversification de son économie. Ce à quoi les professionnels du secteur ont souscrit en réaffirmant leur engagement à collaborer pleinement dans le processus d’actualisation du plan de gestion des crevettes et l’élaboration d’un plan d’aménagement pour les poissons Demers aux côtiers.

Les connaissances sur les pêcheries gabonaises, ainsi que la base d’informations constituée, seront par ailleurs consolidées et complétées dans le cadre de la nouvelle Phase du Programme FAO Nansen sur la période 2016-2021 et ceux du Comité des Pêches de la FAO pour l’Atlantique Centre Est (COPACE).  Les résultats de ce Groupe de travail contribue enfin au suivi et à l’évaluation de l’atteinte des Objectif de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 14 intitulé « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable » pour lequel la communauté internationale s’est engagée à l’horizon 2030 et la FAO assure le reporting de plusieurs indicateurs.

Obone Flore

Journaliste

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