En cette période transitionnelle qui a vocation à restaurer les institutions, la famille mérite une attention particulière de tous. Car, dans sa dimension atomique de la société, elle est le premier lieu de socialisation, de la transmission des valeurs par l’éducation.
Or, depuis le retour de la démocratie multipartiste en 1990, cette institution primordiale et fondamentale a progressivement été déconstruite, relativisée, malmenée au profit d’autres liens sociaux qui prônent d’autres valeurs que celle de la famille traditionnelle. Notamment des valeurs d’un individualisme exacerbé par les sectarismes politique, religieux et de tout autre ordre dont la rationalité est aux antipodes de nos traditions ancestrales.
La démocratie a certes conforté les libertés individuelles et les droits de l’homme, mais elle a aussi opéré le glissement périlleux du collectivisme ancestral à l’individualisme occidental. Glissement qui se manifeste aujourd’hui par une inquiétante et insidieuse érosion des valeurs communautaires. Par exemple, la solidarité, autrement ciment de notre vivre-ensemble, s’est effritée. L’indifférence, l’insensibilité face à la souffrance de son prochain ou de son frère a désormais pris de l’ascendant sur la bienveillance et la solidarité.
Indéniablement, il y a une mutation désastreuse de la famille telle que nos ancêtres la concevaient. Une société qui tourne le dos à la souffrance de ses membres les plus vulnérables est une société décadente. Cette décadence trouve son fondement dans la déstructuration de la famille (un père, une mère et des enfants dans un cadre d’épanouissement collectif et basé sur un corpus axiologique ancestral, voilà ce qu’est une famille chez nous).
Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de familles recomposées et monoparentales. Toute chose qui exige le retour à nos valeurs culturelles et à la famille traditionnelles.
L’urgence est là, celle de la *restauration*. Il est temps de nous réconcilier avec nous-mêmes, notre identité propre. Le modèle économique qui fait le lit à l’individualisme et à l’éclatement de la famille, au sens où nos anciens l’entendaient, doit être repensé. Nous pensons, en effet, qu’un modèle de développement économique sans dimension humaine et solidaire est source de décadence sociétale.
Une révision de notre rapport à la famille et à la communauté nous apparaît donc nécessaire et urgente en ces temps critiques que notre pays connaît.
La famille est le microcosme de la société. Quand elle va mal, c’est la société qui va mal. Si elle va bien, la société ne s’en porterait que bien.
*Pour LES FONDAMENTALISTES, Fall BOMBENDA*