La Dialectique de l’Engagement et son Altération dans le Contexte Gabonais. Par Alain Gérald Lewis MBA BEKUI

L’activisme, en tant que noble concept incarnant la lutte pour le bien commun et la justice sociale, est souvent sujet à une dénaturation de sa substance dans notre société, étant exploité à des fins individuelles et politiques. Au Gabon, ce phénomène atteint des proportions inquiétantes qui sapent la confiance du public et dévoient les aspirations authentiques de la société civile.

Dans une société où les perspectives socio-économiques demeurent confinées, les mouvements de la société civile se dressent régulièrement comme des bastions d’espoir, fournissant une tribune pour l’expression des frustrations et des désirs de changement. Cependant, derrière la façade des bonnes intentions, se dissimulent parfois des individus motivés par l’ambition personnelle plutôt que par un réel dévouement envers le bien-être collectif.

Pour certains individus, l’activisme devient un moyen d’acquérir une reconnaissance publique et d’atteindre des positions de pouvoir. En instrumentalisant les causes populaires à leur avantage, ces individus manipulent les émotions et les aspirations des citoyens pour servir leurs propres intérêts. Les mouvements de la société civile deviennent alors des instruments de promotion sociale, détournant l’attention des véritables enjeux au profit d’ambitions individuelles. Des exemples abondent, où la simple visibilité permet d’attirer l’attention des dirigeants et de bénéficier de leurs faveurs, allant de nominations à des largesses financières.

Lorsque ces mouvements s’éloignent de leur mission première, la voix du peuple se trouve déformée, réduite à un outil de manipulation et de conquête du pouvoir. Les véritables préoccupations de la société sont reléguées au second plan, tandis que les intérêts personnels et politiques prévalent. Cette perversion de la démocratie mine les fondements mêmes de la société civile et ébranle la confiance du public dans les institutions.

Face à cette tromperie, il est impératif de revenir aux principes fondamentaux de l’engagement citoyen. L’éthique exige un dévouement sincère envers les causes défendues, une transparence totale dans les actions entreprises et une responsabilité envers le peuple, la nation et l’histoire. Seul un tel engagement peut restaurer la confiance du public et rétablir l’intégrité des mouvements de la société civile.

Au Gabon, il est primordial de préserver l’éthique en toute chose, en évitant tout artifice et toute manipulation. Les mouvements de la société civile ont un rôle important à jouer dans la construction d’une société plus juste et équitable, mais cela requiert un engagement authentique envers les valeurs de la démocratie, de la justice sociale et du bien commun sans duplicité. Seul un engagement véritablement éthique peut transformer les aspirations en réalités et réaffirmer la légitimité de la voix du peuple. Toutefois, si cette situation perdure, c’est en grande partie en raison du niveau d’éducation relativement bas du peuple, le rendant ainsi plus vulnérable à la manipulation, une situation propice à la prolifération des imposteurs et des charlatans.

Alain Gérald Lewis MBA BEKUI

Paul Essonne

Journaliste

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