Prévu se tenir le 25 mars dernier, c’est finalement le dimanche 31 mars 2024 que le Congrès du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG) s’est réuni. Et c’est la grande mosquée Hassan II de Libreville qui, comme à l’accoutumée, a prêté son cadre à cette rencontre cruciale pour la communauté musulmane du Gabon.
Trois temps forts ont ponctué ce congrès que l’on a à juste titre qualifié de Congrès de la refondation au regard de l’importance des décisions qui ont été adoptées par l’ensemble des responsables religieux de la communauté :
La lecture des motions de soutien des différentes entités, notamment des femmes, qui sont « disposées à accompagner leur chef, car l’autorité est incarnée par Dieu et la femme musulmane sous l’éclair du prophète ne peut se détourner de la voie tracée par ALLAH, le tout puissant, le miséricordieux ».
Il y a eu par la suite la remise de la charte au nouveau chef de la communauté Abdu Razacq KAMBOGO qui se voit ainsi confirmé dans sa fonction de chef de la communauté. Une charte qui met en avant le respect des valeurs républicaines qui sont en phase avec les prescriptions du Saint Coran. Le troisième temps fort a été le discours du chef de la communauté. Un discours dont l’accent a été mis sur la nécessité de s’unir, la nécessité de montrer au monde les valeurs de la religion musulmane qui est une religion de paix et d’amour. « Laissons nos égaux de côté, dépassons les clivages intestinaux et prônons l’unité et la solidarité ». Rassemblons-nous pour la gloire du tout-puissant, a-t-il souligné. Un discours rassembleur qui ne devrait pas laisser insensible l’autre frange de la communauté.
Dans ce qui peut constituer une avancée significative dans la restauration et la refondation de la communauté musulmane, il y a certainement le changement de terminologie ou de patronyme de chef. En effet, désormais, le raïs n’est plus désigné comme raïs, mais comme chef de la communauté qui, sous la conduite d’ALLAH, conduit ses coreligionnaires. Vivement que la main tendue par Abdu Razacq KAMBOGO à ses frères produise les effets escomptés et que désormais la paix et la sérénité reviennent dans cette communauté qui de mémoire d’homme ne vit pas au rythme des dissidences et ce depuis de belles lurettes.