Pour la petite histoire, Charles Antoine PÉLISSON quitte la France pour le Gabon en 1928. Il n’a que 28 ans et semble avoir d’abord mené une carrière de chercheur d’or.
Dix ans plus tard, en 1938, PÉLISSON ouvre une boulangerie dans un bâtiment situé juste à côté de l’actuel restaurant le Marquisat.
Dès son ouverture, la boulangerie qui est la seule (1938) de Libreville et probablement du Gabon, fait le plein !
Les habitudes des Gabonais changent et le bon pain chaud de PÉLISSON remplace peu à peu les galettes de manioc.
Malheureusement la guerre arrive l’année suivante, en 1939, et PÉLISSON ne peut obtenir en quantité suffisante la farine de blé nécessaire à la fabrication du pain; on mélange alors de la farine de maïs à la farine de blé, mais cela ne suffit pas à faire du pain en quantité suffisante pour tous les Librevillois.
Les pétrins et laminoirs importés d’Europe pour fabriquer le pain ne seront jamais utilisés… Le pain est rationné à Libreville !
PÉLISSON, qui n’arrive alors plus à vivre de son fournil, laisse sa sœur Anne tenir la boulangerie et, muni d’un permis d’exploiter, reprend son métier de chercheur d’or dans la région de Kinguélé; la SEMK (Société d’Études Minières de Kango) est créé.
Un document d’époque indique que PÉLISSON employait en 1946 « 41 » travailleurs. À sa fermeture le 1er Juillet 1947, la mine aura produit en tout et pour tout 7, 836 kilos d’or.
En 1945, c’est la fin de la guerre, mais il faut encore du temps pour que la pénurie cesse et que les approvisionnements arrivent au Gabon; ce n’est qu’en fin 1947 que Charles Antoine PÉLISSON reprend la direction de sa boulangerie.
Avec la fin de la guerre les affaires reprennent et Libreville bénéficie, comme la métropole, d’un certain regain d’activité qui profite évidement à PÉLISSON : il est toujours le seul boulanger de Libreville et la population s’accroît rapidement…
Les années passent et, en 1955, PÉLISSON fait construire par l’entreprise MARTEL sa nouvelle Boulangerie Pâtisserie ; BATA et le CRÉDIT LYONNAIS occupent le rez de chaussée. Les affaires prospèrent.
Surnommé affectueusement PÉPÉ par ses contemporains, il s’intéresse aussi au sport et participe activement à la création du club de Rugby de Libreville; le football fait aussi partie de ses passions et il est rare qu’il ne soit pas le dimanche au stade Révérend Père LEFEBVRE !
Cependant, il semble que le premier Boulanger du Gabon ait été monsieur BRANDON, vers 1900, qui avait sa boulangerie à l’emplacement de l’ancien GABOMA et actuel immeuble BGFI (en face de la Présidence); il mourra noyé au Pont de Gué Gué.
Souvenirs du Gabon